Epic fail: la vérité sur le rapport «révélateur» du renseignement US qui ne dénonce rien

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Le rapport américain sur les prétendues cyberattaques russes, censées miner la présidentielle US, fait le buzz mais éveille beaucoup de questions et critiques. Sputnik vous invite à vous faire votre propre opinion sur les extraits publiés du document.

Le rapport prénommé « Évaluation des actions et des intentions de la Russie lors des élections américaines » préparé par la CIA, le FBI et la NSA a été publié en version abrégée le 6 janvier. Selon le document, le président russe Vladimir Poutine en personne a donné l'ordre de lancer une campagne visant à influer sur le processus politique aux États-Unis et à discréditer la candidate démocrate Hillary Clinton.

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Le rapport a été qualifié de « communiqué de presse » et de « politisé » par le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, mais a également écopé de plusieurs autres critiques. Les sources du rapport ? Essentiellement, des citations de la rédactrice en chef de la chaîne de télévision russe RT (« principal instrument de propagande du Kremlin », selon le rapport) Margarita Simonian et des reportages de la télévision russe et de RT mais aussi des tweets. Certaines informations appelées à appuyer les accusations datent d'il y a cinq ans.

Des preuves ? Il n'y en a aucune. Mais qu'est-ce que présente le rapport de nouveau ? Rien de neuf, tout cela a déjà été mentionné, et pas qu'une seule fois. Découvrez les extraits les plus éclatants du document qui éveilleront chez vous peut-être encore plus de questions.

Contexte du rapport « Évaluation des actions et des intentions de la Russie lors des élections américaines » : processus analytique et identification des auteurs du cyber-accident.

Pour ce rapport ont été utilisées des informations disponibles à la date du 29 décembre 2016.

Objet

Le présent rapport comprend les évaluations et opinions émises et coordonnées par la Central Intelligence Agency (CIA), le Federal Bureau of Investigation (FBI), la National Security Agency (NSA) et s'appuie sur des informations collectées et analysées par ces agences. Il comprend les motifs et le fond des intentions de Moscou concernant les élections aux États-Unis ainsi que la procédure d'utilisation par Moscou des outils cybernétiques et des moyens de propagande dans le but d'influencer l'opinion publique aux États-Unis. L'évaluation concerne les actions visant l'élection du président des États-Unis et tient compte des tentatives précédentes de la Russie d'influencer les élections. Lorsque le pronom « nous » est utilisé, cela signifie qu'il s'agit des trois agences à la fois.

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« Évaluation des actions et des intentions de la Russie lors des élections américaines » constitue une partie déclassifiée du rapport top secret transmis au président et aux personnes dont la liste a été agréée par le président.

Il est très rare que les services de renseignement puissent divulguer l'intégralité des informations dont ils disposent ou décrire des fondements pour une analyse précise car la divulgation de ce genre d'information peut conduire à la révélation des sources et des méthodes ce qui compromet la possibilité de collecter des informations importantes dans l'avenir.

Par conséquent, même si la partie déclassifiée comprend les conclusions données dans la partie classifiée secrète, elle ne comprend pas et ne peut pas comprendre l'intégralité des informations subsidiaires dont des sources concrètes d'informations et des méthodes d'obtention de ces informations.

Considérations clés

Nous considérons que le président de la Russie Vladimir Poutine a donné l'ordre de mener une campagne en 2016 en vue d'influencer les élections présidentielles américaines. L'objectif de la Russie consistait en la discréditation du processus démocratique aux yeux de l'opinion publique, en rabaissant la secrétaire d'État Clinton et en diminuant ses chances de gagner et de devenir potentiellement présidente. Nous considérons que Poutine et le gouvernement russe ont clairement privilégié le président élu Trump. Nous en avons une conviction ferme.

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- Nous considérons par ailleurs que Poutine et le gouvernement russe ont clairement privilégié le président élu Trump en discréditant éventuellement la secrétaire d'État Clinton et en la montrant sous un jour défavorable par rapport à Trump. Les trois agences se rallient à cette conclusion. La CIA et le FBI ont un niveau élevé de certitude alors que la NSA un niveau moyen.

— L'attitude de Moscou changeait au cours de la campagne en fonction de l'évaluation par la Russie des chances des deux candidats de remporter la victoire. Si Moscou considérait que Clinton avait plus de chances de gagner, la campagne d'influence visait à saper son futur mandat.

— Des informations supplémentaires qui ont apparu après le jour du scrutin conjuguées aux actions de la Russie depuis début novembre renforcent notre certitude quant aux conclusions relatives aux motifs et objectifs de la Russie.

— Nous avons un niveau élevé de certitude que le service de renseignement militaire russe GRU a utilisé une personne agissant sous le pseudo Guccifer 2.0 et le site DCLeaks.com pour la publication des informations compromettantes obtenues lors des cyber-opérations et pour la transmission des documentations en tant qu'informations exclusives aux différents médias ainsi que pour la transmission des informations à WikiLeaks.

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- Le service de renseignement russe a obtenu et assuré l'accès aux nombreuses commissions électorales américaines, locales et au niveau des États. Le Département de la sécurité intérieure considère que les systèmes ayant fait l'objet de piratage de la part des agents russes, n'ont pas participé au décompte des voix.

— La machine de propagande d'État russe a participé à la campagne d'influence en jouant le rôle de support du Kremlin dans la communication au public russe et étranger.
Nous considérons que Moscou tiendra compte des enseignements tirés de la campagne d'influence sur les élections américaines réalisée sur l'ordre de Poutine et en fera application dans d'autres pays notamment contre les alliés américains et les processus électoraux de ceux-ci.

— Avant les élections, les diplomates russes condamnaient ouvertement les élections américaines et s'apprêtaient à explicitement exprimer leurs doutes quant à la fiabilité des résultats. Les bloggeurs pro-Kremlin préparaient une campagne sur Twitter, #DemocracyRIP, qui devait être lancée immédiatement après le vote en cas de la victoire de Clinton. Cela ressort de leurs actions sur les réseaux sociaux.

Le GRU a lancé une cyber-opération contre les élections américaines probablement en mars 2016. Nous estimons que suite aux actions du GRU des messageries privées des fonctionnaires du Parti démocrate et des personnalités politiques ont été piratées. En mai, le GRU a obtenu de nombreuses informations provenant des ordinateurs du DNC (Comité national démocrate).

L'opération lors des élections est devenue un signal d'un « nouveau standard » d'actions du service de renseignement russe

Dans les années 1970, le KGB avait enrôlé un activiste du Parti démocrate qui a communiqué des informations sur le favori de la course électorale Jimmy Carter et sur les plans politiques de celui-ci, selon un ancien agent du KGB.

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- L'attitude ouverte de Poutine à l'égard des divulgations permet de supposer que le Kremlin et le service de renseignement vont continuer à avoir recours à des opérations de divulgation utilisant des cyber-technologies car il considère ces opérations comme un moyen relativement simple d'atteindre ses objectifs sans grand préjudice porté aux intérêts russes.

— La Russie essayera d'influencer les élections dans les pays européens.

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- Pendant la guerre froide, l'URSS a utilisé des officiers du service de renseignement, des agents d'influence, des faux et des publications dans les médias afin de porter un coup aux candidats considérés comme hostiles à l'égard du Kremlin, selon un ancien agent du KGB.

Le principal instrument de propagande du Kremlin, RT (anciennement Russia Today), a une coopération active avec WikiLeaks. D'après les informations des médias, russes et occidentales, la rédactrice en chef de RT a rencontré en 2013 à Londres le fondateur de WikiLeaks Julian Assange pour discuter avec lui le renouvellement de son contrat relatif à son émission sur RT. Les médias russes disaient par la suite que RT était devenu « le seul média russe » entretenant une relation de partenariat avec WikiLeaks et ayant obtenu l'accès aux « nouvelles fuites d'informations secrètes ». RT décrit Assange toujours avec sympathie et met à sa disposition une plateforme pour une critique des États-Unis.

Les efforts de propagande russes

À partir de mars 2016, les acteurs liés au gouvernement russe se sont mis à exprimer un soutien explicite à la candidature de Trump dans les médias orientés vers un public anglophone. RT et Sputnik — un autre média d'État produisant un contenu pour une radio et Internet en plusieurs langues destiné au public étranger — ont régulièrement affirmé que Trump recevaient un traitement injuste de la part des principaux médias américains au service de l'establishment politique corrompu.

RT donnait une description négative de la secrétaire d'État Clinton en utilisant des informations provenant des messages électroniques volés dans le but de la montrer comme une personne corrompue, souffrant de troubles de la santé physique et mentale et liée en outre aux extrémistes islamistes.

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