Les services secrets US attribuent des adresses aléatoires sur Tor aux «hackers russes»

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Surutilisé, le terme de «hackers russes» fait déjà ridicule. Mais pas pour les services secrets américains qui trouvent toujours leurs traces là où il n'y en a pas. Cette fois, c'est sur le réseau informatique Tor que ces hackers omniprésents réalisent leurs méfaits.

Dans un rapport du renseignement américain sur la cyberactivité « malveillante » de la Russie à l'approche de la présidentielle aux États-Unis, des centaines de points d'accès de Tor (le projet Tor est un réseau informatique superposé mondial permettant d'anonymiser la source d'une session de navigation Web ou de messagerie instantanée) ont été qualifiés de suspects.

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Le rapport présente une liste de 876 adresses IP considérées comme suspectes, c'est-à-dire liées aux mystérieux hackers russes qui font dernièrement les grands titres des médias. Le journaliste Micah Lee n'est pas resté passif face à cette nouvelle et a souhaité vérifier si une personne de la liste de « hackers » avait visité son blog personnel.

Le fruit de sa recherche est contenu dans l'article titré  « Le gouvernement US croit que des milliers d'hackers russes lisent probablement mon blog. Ils ne le font pas ».

Le fait est que 367 adresses (environ 42% de la liste) sont des nœuds de sortie du réseau anonyme Tor — les derniers serveurs dans la chaîne de la connexion, effectuant le rôle du maillon principal entre le client de Tor et l'Internet public.

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Le renseignement américain a apparemment supposé que les hackers se servaient en tout cas de Tor pour accéder aux sites gouvernementaux américains et ont ajouté, sans vérifier, toutes les adresses IP « suspectes » à la liste.

Le rapport préparé par la CIA, le FBI et la NSA et dont la version abrégée a été publiée le 6 janvier, affirme que le président russe Vladimir Poutine en personne a donné l'ordre de lancer une campagne visant à influer sur le processus politique aux États-Unis et à discréditer la candidate démocrate Hillary Clinton. Le renseignement accuse notamment la Russie d'avoir piraté les sites du Parti démocrate, et ce tout en refusant de fournir les preuves en raison du « caractère secret » du document.

En cela, les conclusions du renseignement américain sur les « opérations secrètes russes pour miner l'élection » se révèlent basées sur des sources telles que des reportages de la télévision russe ou les réseaux sociaux. Pratiquement la moitié du rapport est consacrée à la chaine de télévision russe RT et à l'agence de presse Sputnik. Certaines informations appelées à appuyer leurs dires datent d'il y a cinq ans.

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