La Chine sera intransigeante dans la défense de ses droits et intérêts légitimes et se réservera le droit de prendre des mesures radicales si les pays membres de l'Organisation mondiale du Commerce ne la traitent pas comme une économie de marché, prévient le ministre chinois du Commerce Gao Hucheng.
« Pékin appelle tous les pays membres de l'OMC à respecter et à appliquer strictement les normes du droit international, tout en honorant leurs propres engagements internationaux. Pour sa part, la Chine prendra des mesures fermes pour défendre ses droits face aux pays membres qui manqueront à leurs engagements », lit-on dans l'article que le ministre a publié lundi dans le « Quotidien du Peuple » à l'occasion du 15e anniversaire de l'adhésion du pays à l'OMC.
En 2001, les pays membres de l'OMC avaient accepté l'adhésion de la Chine, dont l'économie demeurait largement dirigée par l'État, alors que la Chine avait accepté pour sa part de ne pas être considérée comme une économie de marché pendant quinze ans. A l'expiration de ce délai, Pékin estime être en droit de se voir signifier son passage au statut d'économie de marché et de bénéficier à ce titre de tous les avantages de l'OMC en matière d'élimination des frontières.
« La Chine prendra des mesures pour défendre ses droits si les membres (de l'OMC) poursuivent la vieille pratique des enquêtes antidumping contre les produits chinois après la date d'expiration de la clause incriminée », a averti M. Gao.
Mais rien n'a changé. Quinze ans après son adhésion à l'OMC, la République populaire de Chine (RPC) n'est toujours pas une économie de marché. Ni les États-Unis, ni l'Union européenne, ni le Japon ne sont prêts à reconnaître à la Chine le statut d'économie de marché.
Craignant un déferlement de produits chinois à bas prix, les États-Unis avancent que le statut d'économie de marché n'est pas automatique.
« Les États-Unis restent préoccupés par les graves déséquilibres du dirigisme chinois, tels que les surcapacités de production, notamment dans les secteurs de l'acier et de l'aluminium », a martelé vendredi dernier le département américain du Commerce dans un communiqué, ajoutant que la Chine n'avait pas fait les réformes requises pour fonctionner conformément aux règles du marché.
Rien n'indique que l'attitude de la Maison Blanche change avec la prochaine administration, le président américain élu Donald Trump ayant déjà menacé d'imposer des droits de douane de 45% aux marchandises chinoises à bas prix.
Selon des analystes, la Chine va peut-être devoir attaquer l'Europe ou les États-Unis devant les instances de l'OMC pour faire reconnaître ce qu'elle estime être ses droits, face à du « protectionnisme déguisé ».
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