Dans une interview accordée à RIA Novosti, Andreï Kabachine, directeur de recherche à l'Université nationale de recherche nucléaire MEPhI et à l'université d'Aix-Marseille a évoqué les perspectives de la nanothéranostique (nanoparticules à visée diagnostique et thérapeutique).
Cependant, les différentes branches scientifiques présentent des points communs, ce qui permet de créer de nouvelles technologies, des méthodes et des instruments à applications biomédicales.
L'Institut d'ingénierie physique de Moscou a créé un laboratoire de biomédecine offrant de grandes possibilités et qui devra se focaliser sur la médecine nucléaire.
« La médecine nucléaire est un énorme domaine de la médecine hautement technologique qui utilise le rayonnement des radionucléides ainsi que les faisceaux de particules ionisées accélérées (par exemple des protons) pour le traitement et le diagnostic des maladies et, en particulier, du cancer. Le cancer est notre ennemi principal car il cause 13% des décès », a expliqué M. Kabachine.
Il a également mentionné les avantages de la tomographie par émission de positons permettant d'enregistrer les changements biologiques et moléculaires avant les changements anatomiques et organiques, ce qui est crucial pour la détection précoce des tumeurs.
D'autre part, selon lui, le rayonnement bêta et gamma de certains radionucléides est extrêmement efficace dans la destruction sélective des cellules cancéreuses ainsi que pour le traitement du cancer.
« La Russie possède notamment des techniques exceptionnelles qui sont en mesure de réduire considérablement le coût des accélérateurs de protons et des systèmes de traitement basés sur ces derniers », souligne M. Kabachine.
Les sources de protons sont capables d’attaquer la tumeur en se basant sur son image 3D. Ceci est particulièrement efficace dans la lutte contre les cancers agressifs comme la tumeur du cerveau et du globe oculaire.
Andreï Kabachine estime toutefois qu’il est nécessaire de combiner les nanotechnologies avec la médecine nucléaire. Cela permettra d'acheminer les radionucléides dans les tumeurs sans irradier d'autres tissus.
L’objectif global des scientifiques russes — la nanothéranostique – est la combinaison du diagnostic et de la thérapie à l'échelle du nanomètre, une méthode capable de détruire les cellules cancéreuses et les tumeurs avec une précision subcellulaire, déterminée par la taille de la zone active près des nanoparticules.
Les nanoparticules elles-mêmes seront retirées du corps après les procédures diagnostiques et thérapeutiques, qui n’entrainent aucun effet secondaire indésirable.
La localisation des nanoparticules permettra de guérir le cancer de sorte que le corps ne souffre pas des effets du traitement. Malheureusement, la chimiothérapie et la radiothérapie détruisent souvent tout sur leur passage et les gens meurent non pas à cause du cancer, mais des effets de son traitement. La nanothéranostique offre la possibilité de l'éviter, conclut M. Kabachine.
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