La Turquie ne peut plus attendre
Vu que la Turquie attend depuis un bon moment aux portes de l'Union européenne, l'adhésion à l'OCS serait un « pas positif », considère le député turc Fevzi Şanverdi, adjoint au président du Parti de la justice et du développement (AKP) pour les questions de politique étrangère.
« Ceci fait presqu'un demi-siècle que nous sommes debout devant les portes de l'Union européenne, comme une fiancée. Et aujourd'hui nous disons : "Soit on légitime notre union, soit ces fiançailles seront rompues". Ce flou peut durer jusqu'à 60 ans. L'Europe doit prendre la décision définitive », a-t-il expliqué dans un commentaire à Sputnik.
Et d'ajouter que si la Turquie adhérait à l'OCS elle pourrait agir plus librement, au sein de cette structure le pays verra ses perspectives plus clairement.
« Personne ne peut faire attendre la Turquie devant ses portes pendant 60 ans, personne n'a ce droit. Pour cela je considère que l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'OCS sera une démarche très positive et importante », a-t-il souligné.
L'UE doit définir clairement sa position vis-à-vis de la Turquie, considère M. Şanverdi.
« À côté de qui se dressera aujourd'hui l'UE ? À côté des terroristes qui menacent l'unité de la Turquie ? Ou à côté d'un pays solide, membre de l'Otan qu'est la République turque ? La Turquie ne va plus attendre. S'ils fixent le délai au Nouvel an, il ne faut pas qu'il y ait un délais », a pointé l'homme politique.
« Un président ou un ministre européen, a-t-il (…) apporté son soutien ? Comment peut-on admettre de tels doubles standards dans les relations ? Désormais la Turquie est un pays qui prend ses décisions par lui-même, surtout lorsqu'il s'agit des intérêts nationaux », a-t-il souligné.
Ankara doit choisir
Selon l'expert, il est absurde de comparer l'Union européenne à l'OCS, cette dernière, contrairement à l'UE, n'imposant pas un cadre rigoureux à ses pays membres et accordant plus d'attention aux questions de sécurité.
« L'UE exige de la part des pays membres, des pays candidats et des États de l'alliance occidentale d'opérer une série de changements dans leur politique intérieure et d'entreprendre, parallèlement à l'Europe, des démarches au nom des principes qui forment les valeurs européennes et la civilisation occidentale. Ceci entraîne des transformations structurelles. (…) Au sein de l'OCS, les pays maintiennent leur souveraineté. Mais les membres de l'UE doivent (…) agir dans le cadre des valeurs occidentales perdant sur certains volets leur droit à la souveraineté. Je pense que c'est ce qu'entend Erdogan en parlant de la "liberté d'action au sein de l'OCS" », a-t-il conclu.
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