M. Davutoglu a néanmoins déclaré que Bruxelles avait approuvé sa proposition et la Turquie a commencé à rêver de voyages sur le Vieux Continent, estime Arif Asalyoglu, directeur de l'Institut international de développement de la coopération scientifique, dans un article publié par l'agence russe d'information Regnum.
Les attaques contre le journal turc Zaman et l'agence de presse Cihan, qui ont eu lieu la veille des négociations à Bruxelles, ont mis M. Davutoglu dans l'embarras, car l'argument principal de l'Italie contre son pays était la "régression en Turquie de la liberté de la presse". Le président français, François Hollande, a pour sa part déclaré que l'Union européenne devait être plus prudente en ce qui concerne la liberté de la presse et la liberté d'expression en Turquie". Une opinion partagée par le président du parlement européen, Martin Schulz.
M. Erdogan a demandé six milliards d'euros au lieu des trois milliards proposés pour l'accueil des réfugiés syriens. N'ayant pas obtenu cette rallonge, il a déclaré: "S'il s'agît de trois milliards d'euros pour deux ans, il n'y a rien à discuter. Vous avez donné 400 milliards d'euros à la Grèce lors de la crise financière".
Le dirigeant turc s'est adressé ironiquement au président du Conseil européen, Donald Tusk: "Comment allez-vous régler la crise migratoire sans accord? Vous allez tuer les migrants?".
M. Erdogan a également accusé l'Union européenne de se moquer de son pays. Selon lui, la Turquie attend depuis 53 ans son intégration dans l'UE. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a quant à lui déclaré que durant cette période, la Turquie n'était pas un pays démocratique.
Il a par ailleurs demandé à l'Union européenne d'avancer à juin 2016 au plus tard la levée de l'obligation de visa pour les citoyens turcs, dont le principe avait déjà été accepté, à condition qu'Ankara respecte les 72 conditions définies. L'UE demande notamment la modification des règles turques d'attribution de visas aux ressortissants de pays musulmans et l'introduction de passeports biométriques.