Pauvreté en France : le constat « sans appel » du Secours Catholique

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Le bilan est sans appel, dans son 34ème rapport statistique, le Secours Catholique relève que la pauvreté gagne du terrain en France. L’association est venue en aide à près de 610 000 ménages en 2015, presque 3% de plus qu'en 2014. En France, 9 millions de personnes vivent dans la précarité.

Près de 9 millions de personnes, dont 3 millions d'enfants, vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté en France. C'est l'inquiétant constat que dresse le Secours Catholique dans son dernier rapport annuel, rendu public jeudi 17 novembre. L'association d'utilité publique recense une augmentation de 2,7 % sur un an du nombre de personnes ayant franchi les portes de ses centres : En 2015, le Caritas France (l'autre nom du SC) serait ainsi venu en aide à 608 500 ménages, soit 1 463 000 de personnes (775 000 adultes et 688 000 enfants).

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Rappelons qu'en France le seuil de pauvreté s'établissait en 2014 à 1 008 € par mois. Des ménages pauvres, fragilisés, au premier rang desquels on retrouve les personnes seules (39 %) et les familles monoparentales (29 %), mais également les couples avec enfants (23%). « Nous constatons un appauvrissement croissant des familles » souligne dans le rapport Bernard Thibaud, Secrétaire général du Secours Catholique. Un rapport qui pointe « un maintien du niveau de la pauvreté et une incapacité de la société à se mobiliser pour la faire reculer ».

Une impossibilité à résorber la pauvreté, nouvel échec de la politique de François Hollande ? Pour Ladislas Polski, Secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), c'est un peu plus compliqué : « La pauvreté est une conséquence, dont il faut traiter les causes ». Pour lui, une première solution serait de « faire repartir notre machine économique, pour permettre au plus grand nombre de nos concitoyens de trouver notre place dans la société, c'est-à-dire de trouver du travail ».

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En ligne de mire du MRC, Bruxelles et les contraintes budgétaires. Car au-delà de cette augmentation des cas de familles fragilisées, relevée par le Secours Catholique en France, le même constat est dressé partout en Europe. A l'occasion de la journée mondiale de l'enfance, Eurostat publiait un communiqué de presse alertant sur la condition des enfants dans l'Union : un enfant sur quatre (soit 25 millions) serait exposé au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale au sein de l'Union.

Pour la formation chevènementiste, si l'Europe « a son utilité », les contraintes budgétaires imposées aux États membres par la Commission ainsi que la monnaie unique ont lacéré les budgets et les économies nationales, alors même que l'Union européenne n'offre pour l'heure aucune protection contre « les ravages du libéralisme débridé », bien au contraire. Une situation d'autant plus grave pour le représentant du MRC, qu'il estime que l'Europe a « privé de marge de manœuvre en matière de politique économique » les États européens :​

« Les derniers traités européens permettent à la Commission européenne d'aller jusqu'à retoquer les budgets des nations, donc nos dirigeants ont les mains liés par une instance trop peu démocratique. Toutes les politiques économiques et d'emploi, les politiques de protection sociales, sont très influencées par la doxa européenne qui évidement est une contrainte à laquelle il faut accepter de se confronter. »

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Mais au-delà de la détresse économique, le rapport du Secours Catholique souligne un point particulièrement important. Le premier besoin qu'expriment les personnes franchissant les portes des agences du Secours catholique est l'écoute, un point qui n'a pas laissé indifférent Jean-Frédéric Poisson. Le candidat à la primaire de la droite et du centre a écrit à la présidente nationale du Secours Catholique, Véronique Fayet.

Dans sa lettre ouverte, le Président du parti Chrétien-Démocrate exprime sa « grande inquiétude » face à la progression de la pauvreté en France, réaffirmant que la défense du plus faible, dans un monde « taillé à la mesure des plus forts », demeurait le cœur de son programme.

Comme lors du dernier débat des primaires, Jean-Frédéric Poisson regrette le « terrible déficit de relations humaines » et entend « redonner à la France ses solidarités naturelles ». Il regrette un monde dominé « par les logiques consuméristes » et fustige le « paradigme libéral-libertaire ». Pour lui, il faut repenser notre système qui fait actuellement « de la personne une variable d'ajustement aux décisions économiques et financières » :

« Prendre conscience que l'homme est fondamentalement lié à sa fragilité est l'unique moyen de cesser de voir les politiques de lutte contre la pauvreté comme un dispositif cloisonné, et dont l'objet est simplement de réparer les dégâts que le reste de nos politiques provoquent ».

Le chef du parti chrétien démocrate rappelle d'ailleurs dans son courrier à la présidente du secours catholique les « 9 millions de personnes vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté, dont trois millions d'enfants malgré les 300 milliards d'euros de prestations sociales versées ».

Pour lui, il faut réformer le système allocataire « illisible et inefficace », plaidant pour le revenu de base universel comme « une reconnaissance de la participation de chacun à la richesse nationale ».

Richesse nationale qui fait singulièrement défaut en ce moment, mais que le MRC appelle à mieux redistribuer en faveur des plus démunis.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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