Près de 9 millions de personnes, dont 3 millions d'enfants, vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté en France. C'est l'inquiétant constat que dresse le Secours Catholique dans son dernier rapport annuel, rendu public jeudi 17 novembre. L'association d'utilité publique recense une augmentation de 2,7 % sur un an du nombre de personnes ayant franchi les portes de ses centres : En 2015, le Caritas France (l'autre nom du SC) serait ainsi venu en aide à 608 500 ménages, soit 1 463 000 de personnes (775 000 adultes et 688 000 enfants).
Une impossibilité à résorber la pauvreté, nouvel échec de la politique de François Hollande ? Pour Ladislas Polski, Secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), c'est un peu plus compliqué : « La pauvreté est une conséquence, dont il faut traiter les causes ». Pour lui, une première solution serait de « faire repartir notre machine économique, pour permettre au plus grand nombre de nos concitoyens de trouver notre place dans la société, c'est-à-dire de trouver du travail ».
Pour la formation chevènementiste, si l'Europe « a son utilité », les contraintes budgétaires imposées aux États membres par la Commission ainsi que la monnaie unique ont lacéré les budgets et les économies nationales, alors même que l'Union européenne n'offre pour l'heure aucune protection contre « les ravages du libéralisme débridé », bien au contraire. Une situation d'autant plus grave pour le représentant du MRC, qu'il estime que l'Europe a « privé de marge de manœuvre en matière de politique économique » les États européens :
Dans sa lettre ouverte, le Président du parti Chrétien-Démocrate exprime sa « grande inquiétude » face à la progression de la pauvreté en France, réaffirmant que la défense du plus faible, dans un monde « taillé à la mesure des plus forts », demeurait le cœur de son programme.
Comme lors du dernier débat des primaires, Jean-Frédéric Poisson regrette le « terrible déficit de relations humaines » et entend « redonner à la France ses solidarités naturelles ». Il regrette un monde dominé « par les logiques consuméristes » et fustige le « paradigme libéral-libertaire ». Pour lui, il faut repenser notre système qui fait actuellement « de la personne une variable d'ajustement aux décisions économiques et financières » :
« Prendre conscience que l'homme est fondamentalement lié à sa fragilité est l'unique moyen de cesser de voir les politiques de lutte contre la pauvreté comme un dispositif cloisonné, et dont l'objet est simplement de réparer les dégâts que le reste de nos politiques provoquent ».
Le chef du parti chrétien démocrate rappelle d'ailleurs dans son courrier à la présidente du secours catholique les « 9 millions de personnes vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté, dont trois millions d'enfants malgré les 300 milliards d'euros de prestations sociales versées ».
Pour lui, il faut réformer le système allocataire « illisible et inefficace », plaidant pour le revenu de base universel comme « une reconnaissance de la participation de chacun à la richesse nationale ».
Richesse nationale qui fait singulièrement défaut en ce moment, mais que le MRC appelle à mieux redistribuer en faveur des plus démunis.
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