Plusieurs médias américains ont appelé le Royaume-Uni à priver l'ambassade d'Équateur à Londres, qui héberge le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, de son immunité diplomatique en vue de mettre fin à la publication des courriels de l'équipe de la candidate à la présidentielle américaine Hillary Clinton.
Pro-Clinton media calls for UK to storm embassy and arrest Assange https://t.co/lSChbt1OiE
— WikiLeaks (@wikileaks) 3 ноября 2016 г.
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Cela signifie-t-il qu'on doit maintenant prendre d'assaut l'ambassade d'Équateur, se demande le mensuel suédois de défense des droits de l'homme The Indicter.
L'article « Assange et WikiLeaks se moquent de la diplomatie dont ils profitent », qui appelle à lever l'immunité de l'ambassade, est paru fin octobre dans le magazine Newsweek et d'autres médias dont UPI Top News.
#US media ask #UK suspend #Ecuador Embassy diplomatic immunity, to stop #Clinton emails. Full rebuttal in:https://t.co/0R7lbbgnBW#svpol pic.twitter.com/t4WlgZVbSh
— Prof Ferrada de Noli (@ProfessorsBlogg) 31 октября 2016 г.
L'auteur du texte, Paul Webster Hare, professeur de relations internationales à l'Université de Boston, cite de nombreux extraits de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, tout en omettant l'idée clé de cet accord signé par le Royaume-Uni et 60 autres États en 1961 : « Les locaux de la mission sont inviolables. Il n'est pas permis aux agents de l'État accréditaire d'y pénétrer, sauf avec le consentement du chef de la mission », rappelle The Indicter.
D'après The Indicter, l'auteur de l'article a tort d'imputer à l'Équateur et à M. Assange une violation de la Convention de Vienne en s'appuyant sur une interprétation inappropriée d'un fragment de cet accord international.
La Convention de Vienne indique effectivement que les locaux de la mission ne doivent pas être « utilisés d'une manière incompatible avec les fonctions de la mission telles qu'elles sont énoncées dans la Convention, ou dans d'autres règles du droit international général ».
Mais le magazine Newsweek, comme beaucoup d'autres médias pro-Clinton, n'évoque pas les enjeux principaux de la situation autour des courriels de Hillary Clinton, note le mensuel. Il omet de mentionner si ces courriels stockés sur des serveurs privés relèvent du secret d'État et si les révélations de WikiLeaks se réfèrent à des faits vrais.
ONLY RELEVANT is not who 'hacked', but the exposure being #TRUE
— Prof Ferrada de Noli (@ProfessorsBlogg) 11 октября 2016 г.
(and tries killing #messenger won't bury #FACTS).#WikiLeaks #HillaryEmails pic.twitter.com/mQBCksxLzF
Pourtant ces questions devraient être au centre de toutes les analyses au lieu d'attirer l'attention sur le lanceur d'alerte et les moyens qu'il a utilisés.
Bref, la proposition de Newsweek aux autorités britanniques constitue une interprétation erronée de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, conclut le mensuel.
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