Jungle de Calais: le démantèlement est en cours, mais les questions persistent

© REUTERS / Philippe WojazerA TV cameraman films as migrants with their belongings queue at the start of their evacuation and transfer to reception centers in France, and the dismantlement of the camp called the "Jungle" in Calais, France, October 24, 2016.
A TV cameraman films as migrants with their belongings queue at the start of their evacuation and transfer to reception centers in France, and the dismantlement of the camp called the Jungle in Calais, France, October 24, 2016. - Sputnik Afrique
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Tandis que les réfugiés de la Jungle de Calais sont en train d'être évacués dans des centres d'accueil et d'orientation (CAO), des doutes émergent quant à l'éventuelle efficacité de cette mesure.

Sputnik s'est entretenu avec des migrants ainsi qu'avec des bénévoles qui opèrent dans le camp pour connaître leurs réactions face à cette opération des autorités françaises.

Nouvelle page du périple européen

Migrants carrying their luggages embark buses to leave the Jungle migrant camp in Calais, on October 24, 2016. - Sputnik Afrique
«Jungle» de Calais: «Un éternel recommencement»
L'Afghan nommé Jawad, qui se trouve à Calais, selon ses propres dires, depuis déjà neuf mois, regrette d'être contraint de rester en France alors qu'il souhaite rejoindre ses deux sœurs qui résident actuellement en Grande-Bretagne.

« J'ai espéré pouvoir me rendre en Grande-Bretagne, mais le gouvernement britannique a ruiné nos espoirs et ne nous a jamais invités », lance-t-il.

Jawad déclare également « être très en colère » contre l'ex-premier ministre britannique David Cameron et l'actuelle chef du gouvernement Theresa May: « Vous ne voulez pas nous accepter, et pourquoi ? Quel est le problème avec nous? », demande le réfugié.

A migrant with her child walks past migrants who gather and wait with their luggage to leave the Jungle migrant camp in Calais, on October 24, 2016. - Sputnik Afrique
Calais: «Les réfugiés ont le droit d’avoir une vie heureuse»
Le Soudanais Hassan se montre en revanche plutôt optimiste et s'attend à ouvrir une nouvelle page de son aventure européenne, car « ce n'est pas la vie » à Calais. « Je veux rester (en France), je veux commencer ma nouvelle vie ici », confie-t-il tout en déplorant le manque d'information officielle sur ce qui va arriver aux réfugiés.

« Nous avons besoin de quelqu'un pour nous guider », indique Hassan. Toujours selon lui, toutes les informations concernant le sort des migrants abrités à Calais proviennent uniquement des organisations de volontaires.

« Grosses inquiétudes » pour les réfugiés mineurs

Pour Gaël, coordinateur Calais pour Utopia 56, le démantèlement est une « bonne chose » car « on ne peut plus continuer à vivre dans des conditions de vie comme ça ». Elle fait néanmoins part de ses « grosses inquiétudes » à l'égard des réfugiés mineurs.

« Il va y avoir des rapprochements familiaux en Angleterre, mais le plan n'englobe pas tout le monde en fait (…). Le démantèlement, on est pour plus ou moins, mais que ça soit fait d'une bonne manière et pas sur un laps de temps comme ça. C'est pour ça qu'on dénonce ce démantèlement », explique l'interlocutrice de l'agence.

Migrants queue for transportation by bus to reception centres across France, from the Jungle migrant camp in Calais, northern France, on October 24, 2016. - Sputnik Afrique
Calais: opération humanitaire ou chasse à l’homme?
Elle estime que les CAO répondent aux besoins d'« une partie du nombre de personnes », alors qu'« il y a des personnes qui ne savent pas comment ça s'est passé, il y a des gens qui continuent à arriver aussi ».

Dans le même temps, Pierre Henry de la Fondation Abbé Pierre indique que son organisation reste à la disposition des jeunes mineurs souhaitant gagner la Grande-Bretagne pour un regroupement familial.

Selon lui, pour le moment, près de 200 mineurs ont rejoint la Grande-Bretagne « de manière sécurisée » et 1 290 autres restent aujourd'hui à Calais.

« Sur ces 1 290 mineurs, 95 % ont signifié leur volonté d'aller rejoindre l'Angleterre. 40 % disaient avoir un membre de leur famille en Grande-Bretagne et tout le travail que nous avons fait depuis plus d'une semaine, c'est de documenter cette situation », raconte M. Henry.

Il souligne que les transferts vers la Grande-Bretagne se poursuivront bien après la fin de l'évacuation de la Jungle.

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