Les gens renoncent à la viande pour de multiples raisons, notamment pour soulager la souffrance des animaux ou adopter un mode de vie plus sain. Peu importent les arguments de leurs amis carnivores, les végétariens n'ont aucun doute sur ce point : supprimer la viande de son régime alimentaire est bénéfique.
Néanmoins, si tout le monde devenait végétarien, cela aurait de sérieuses répercussions pour des millions de personnes partout dans le monde.
« Pour les pays développés, le végétarisme apportera tout un ensemble d'avantages pour l'environnement et pour la santé », annonce Andrew Jarvis du Centre international colombien de l'agriculture tropicale, cité par la BBC. « Mais dans les pays en voie de développement, cela aura des effets négatifs en termes de pauvreté. »
M. Jarvis et ses collègues ont évalué les conséquences concrètes si la population de la planète se tourne vers le végétarisme à partir d'aujourd'hui.
Santé
Si tout le monde devient végétarien, le taux de mortalité sera réduit de 6 à 10 % d'ici 2050, bien que les effets du végétarisme global soient plutôt mixtes. La chute du taux de mortalité sera due pour moitié au refus de manger de la viande rouge et pour moitié à l'augmentation des quantités de fruits et de légumes consommées. De moins en moins de personnes souffriront de maladies liées à la nourriture, les frais médicaux seront en baisse, soit une économie d'environ 2 à 3 % du PIB mondial.
Cependant, le manque d'éléments nutritifs devra être comblé et cela pourrait devenir un vrai problème, plus de deux milliards d'habitants sur la Terre étant sous-alimentés.
« Devenir globalement végétarien pourrait donner lieu à une crise de la santé dans les pays en voie de développement, car d'où viendront les micronutriments dès lors ? », met en garde l'expert de l'Université de Leeds Tim Benton.
Travail
Des changements verront aussi le jour dans le domaine du travail. Les gens liés anciennement à l'industrie de l'élevage devront changer de boulot et les gouvernements devront aider ces flux de chômeurs nouvellement créé à trouver une alternative.
Mais quels que soient les efforts des autorités, le monde affrontera inévitablement une croissance du taux de chômage dont les principaux concernés seront les habitants des communes rurales liées à cette industrie alimentaire.
Ensuite, vu les quantités de volailles produites et tuées par an à des fins alimentaires, il faudra être prêt à faire face à de graves perturbations économiques.
Sans l'élevage, la vie pourrait devenir impossible pour certains groupes, selon Ben Phalan de l'Université de Cambridge. Quels groupes précisément ? Les nomades mongols et berbères par exemple qui, privés de leur bétail, seraient obligés de s'installer dans les grandes villes, ce qui aurait pour conséquence la perte de leur identité culturelle.
De même, les gens dont la vie ne dépend pas de l'élevage souffriront également. Il s'agit des pays où la viande fait partie de la tradition, de l'histoire et de la culture, et participe habituellement aux fêtes comme Noël ou les noces.
#Wetherspoons will not serve traditional turkey #Christmas dinner this year… https://t.co/Z4AYY9ThZ7 pic.twitter.com/8LfPYcW3Xl
— The Sentinel (@SentinelStaffs) 27 сентября 2016 г.
Who says you can only have Turkey on Thanksgiving Day #prettybird pic.twitter.com/qGYf5XnpYZ
— Lex Butler (@CoachLexButler) 27 ноября 2015 г.
« L'impact culturel du fait qu'on renonce absolument à la viande serait énorme, c'est pourquoi les efforts pour réduire la consommation de viande ont souvent échoué », explique M. Phalan.
Climat
Les chercheurs ont examiné les changements climatiques, l'effet de nos choix alimentaires sur l'environnement étant souvent sous-estimé. Ainsi, si tout le monde devient végétarien d'ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre liées à la nourriture chuteront de 60 %, principalement grâce à la réduction de la viande rouge consommée.
De plus, si le monde devient globalement végan, les émissions baisseront de 70 %.
Ensuite, environ 80% des pâturages seront transformés en prairies ou forêts qui absorberont le carbone et limiteront les changements climatiques. Dans le même temps, transformer les anciens pâturages en habitats naturels favorisera la biodiversité, notamment les grands herbivores et les prédateurs comme les loups, qui sont souvent tués car ils attaquent le bétail.
Le reste des anciens pâturages sera utilisé pour développer une culture céréalière, afin de réduire le fossé dans l'approvisionnement alimentaire.
Heureusement, le monde entier ne devra pas obligatoirement se soumettre à un régime végétarien. En revanche, la modération dans la prise de nourriture, et dans la consommation de viande en général, est la clé d'une alimentation saine, assurent les scientifiques.
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