«Vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait?»
Vladimir Poutine
Zerohedge a rendu publique une petite étude sympathique: la lutte du gouvernement américain contre la Terreur a coûté cinq mille milliards de dollars et elle a multiplié, y compris en France, par cinquante le nombre de morts par attentats. Comment peut-on arriver à de tels résultats? Par quelles aberrations, par quelles contre-performances de nos élites hostiles?
On peut dire que ce film a fait rire tout le monde parce que dans sa caricature et son outrance il ne fait que dire la vérité: Truman, Obama, Clinton sont Leslie Nielsen.
200 guerres dans le monde, des millions de morts, des dizaines de millions de réfugiés (voyez le film d'Oliver Stone sur la politique américaine). Et le même bilan étatique des administrations US est à l'œuvre, y compris à l'intérieur; car ce n'est pas pour rien que l'on assiste à une rébellion américaine avec Trump tout de même! Un demi-million de jeunes noirs morts violemment en cinquante ans, 25% de sans-emploi réels et non dopés (voyez le site Shadowstats.com de John Williams, voyez Trump ou l'économiste Paul Craig Roberts), trois millions de détenu dans les pénitenciers privatisés, six millions d'individus contrôlés chaque semaine. Un beau bilan pour des gouvernements décidés à ne pas laisser la criminalité s'emparer d'un pays. Sauf que la criminalité s'étend partout en Amérique, et qu'on en est à plus de mille morts rien qu'à Chicago depuis le début de l'année. Quatrième pays le plus violent du monde (14000 morts par an), les USA sont pourtant les premiers par leur population carcérale. Pour ne pas comprendre ce qui s'y passe en Amérique il faut beaucoup regarder CNN, LCI et tout le bataclan des médias aux ordres. C'est qu'on ne sait jamais dans quelle réalité on se trouve vraiment là-bas au pays de l'hyper-impuissance.
On comprend en tout cas pourquoi les élites américaines et leurs journalistes aiment donner des leçons.
Oublions Leslie Nielsen et venons-en à l'historien américain Joseph Stromberg et à sa loi de Stromberg. On l'énonce: il n'y pas de situation dans le monde qui ne puisse être aggravée par une intervention du gouvernement américain.
Qui dit mieux?
Prenez la première guerre mondiale ensuite, faite pour créer un monde plus sûr pour la démocratie (quel mot!): on ne bouge pas, on finance les massacres et les dépenses alliées grâce à la Fed créée juste un an avant la Guerre (qui nous démontrera le lien?). Puis on bouge pour aider les alliés qui risquent vaincus de ne rien rembourser. Wilson ment à l'Allemagne en octobre 1918 (lisez sa correspondance avec Max de Bade) et elle signe haineuse une paix carthaginoise que le sénat US ne ratifie pas (on le lui reproche encore alors qu'il avait été pour une fois bien inspiré). L'Allemagne deviendra fasciste comme l'Italie, la Russie est rendue communiste grâce au passage de Trotski à New York (lisez… son Journal!) et aux banquiers de Wall Street qui rêvent d'une Russie à la carte. Est-ce cela ce monde plus sûr pour la démocratie dont rêvent les messies en carton-pâte de Washington?
Et pour l'interminable et cinématographique guerre du Vietnam, vous voulez encore un dessin? Ici encore on provoque l'ennemi avec un incident d'ailleurs créé par le propre père de Jim Morrison. Trois millions de morts et de de bombes plus loin, on fiche le camp. Mais on revient vingt ans après avec Gap pour exploiter une population trahie comme nous par ses élites, à qui on demande d'aider à l'effort de guerre US contre la Chine.
Le dollar et l'irresponsabilité morale créeront toujours un ennemi. Inventez un danger, fabriquez-le (communistes, moudjahidin, vietminh), demandez à le régler en l'aggravant, et faites-vous réélire dans un fauteuil! Un attentat de Ben Laden pour Bush jr, un assassinat de Ben Laden pour Obama, et le tour est joué. Faites-vous réélire dans un fauteuil de justicier. Et regardez, l'Europe occidentale y reprend goût à son tour. C'est John Hobson qui expliquait il y a 120 ans que l'impérialisme est toujours moraliste, humanitaire, bourré de bonne conscience.
On retournera pour conclure la devise de Spiderman: un grand pouvoir signifie une grande responsabilité. La grande impuissance signifie elle grande irresponsabilité.
_____________________________
Bibliographie (en américain)
Collectif:
America's pyrrhic victories (sur Mises.org)
Perpetual war of perpetual peace (idem)
Ralph Raico, A libertarian rebuttal (idem)
Shaffer Butler, the wizards of Ozymandia (idem)
John Hobson, Imperialism: a study (Marxists.org)
Paul Kennedy, the rise and fall of great powers.
Oliver Stone, The Untold History (DVD)
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.