Les nouveaux médias censés exporter la « démocratie à l’américaine » devront être russophones, couvrir diverses régions de l'Eurasie et diffuser des débats télévisés, des reportages et des documentaires. Selon le Bureau, des journalistes, des blogueurs, des leaders d’opinion, des artistes et des jeunes devraient constituer le public cible de « ce produit de qualité » pour la création duquel le Département d’État est prêt à débloquer 2,1 millions de dollars.
Selon le cahier des charges du projet, ce « produit » devrait être diffusé dans un genre baptisé « infotainment », qui prévoit d’informer et de divertir le public en même temps (néologisme anglais constitué à partir d'« information » et d'« entertainment », ce qui signifie « information » et « divertissement »).
Cependant, le directeur général adjoint du Centre russe de la conjoncture politique Alexandre Chatilov est sceptique quant aux objectifs désintéressés du Département d’État américain qui est connu pour ses activités ouvertement antirusses.
« Le contexte de ce concours est manifestement politique. Les Américains ne font jamais rien gratuitement. Ce faisant, les États-Unis essaient de trouver, dans les communautés médiatiques des pays de l’ex-URSS, des groupes prêts à coopérer avec l’Occident. »
Selon le politologue, ces « programmes innovants » cherchent également à créer autour de la Russie un « cercle hostile » d’États. Les efforts des Américains seront déployés en premier lieu dans les pays où les États-Unis n’ont pas jusqu’à présent réussi à recruter beaucoup de partisans, notamment la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.
Considérant la guerre de l'information déjà déclenchée par les États-Unis contre la Russie et connaissant les principes « démocratiques » que Washington promeut dans le monde, il est facile de deviner quel genre d’« infotainment » attend les pauvres spectateurs.