L'AMA s'est-elle enlisée dans les doubles standards ? Les athlètes américains auraient-ils besoin de prendre des opiacés alors que le mélodium est interdit aux sportifs russes ? Selon le membre du comité sportif du Bundestag Andre Hahn (gauche), l'AMA doit changer ses propres règles.
M. Hahn trouve curieux le fait que plusieurs champions olympiques et cyclistes du « Tour de France » soient gravement malades et aient besoin de prendre des médicaments qui sont considérés comme des produits dopants. Selon lui, si l'information publiée par le Fancy Bears est réelle, il va falloir lancer des discussions sur ce sujet même si les sportifs mentionnés n'ont jamais pris de substances considérés comme dopantes selon les règles de l'AMA. Et de rajouter que de tels cas devaient être revérifiés.
« Je me prononce toujours pour une nouvelle vérification de chaque cas. Je me prononce contre l'exclusion des sportifs russes des JO et des Jeux paralympiques, puisque je pense qu'il est injuste de mettre tout le monde dans le même sac. Ainsi, les critères stricts devront être appliqués non seulement à la Russie, mais à tous les autres aussi. Il serait dommage que la confiance envers l'AMA et les agences nationales d'antidopage soit sapée ».
Il a déclaré que les représentants de la gauche avaient exigé la présence d'au moins deux experts indépendants dans la commission, mais, malheureusement, cette initiative a été rejetée par les parlementaires.
M. Hahn explique que pour réussir à résister au dopage, il faut développer le réseau de laboratoires spécialisés dans tous les pays sans exception et pas seulement se limiter à un seul pays (comme l'Allemagne, par exemple). Ainsi, même si un autre organisme remplace l'AMA, il ne résoudra pas tous les problèmes actuels, donc il faut que l'AMA revoie ses règles.
Selon L. Hahn, il est difficile d'imaginer que le tribunal sportif prive les athlètes de leurs titres et des récompenses qu'ils ont déjà obtenus : il faudrait plutôt regarder l'avenir et prévoir des sanctions pour de telles violations.
Concernant le fait que les sportifs russes ont été exclus parce qu'ils ont pris du mélodium alors que d'autres sportifs ont été autorisés à prendre des substances encore plus incriminantes, M. Hahn a déclaré que les règles devaient être les mêmes pour tous :
« On sait que ce médicament a été autorisé il y a un an, et maintenant il est interdit. De plus, nous savons que ses traces restent dans le sang durant une longue période. Les athlètes qui l'avaient pris en 2015 ont été rattrapés en 2016. Dans ce cas il faut établir une période de transition pour que les sportifs, le cas échéant, ne soient pas disqualifiés ».
D'après M. Hahn, on ne peut pas « retirer un pays du tableau des médailles ». Aussi estime-t-il que la façon avec laquelle le journal Bild a éclairé la situation en excluant tout simplement la Russie du tableau des médailles est « une honte » :
« Dans ce cas, Bild a joué selon ses propres règles ».