Nicola Sturgeon, première ministre écossaise, prépare déjà le terrain pour l'organisation d'un nouveau vote sur l'indépendance du pays.
Même si elle n'est pas une partisane acharnée de l'indépendance de l'Écosse, la ministre avait tout de même déclaré avant le référendum sur le Brexit que si la Grande Bretagne quittait l'UE, Édimbourg devrait examiner la possibilité de faire sécession. Comme elle l'a récemment souligné, les Écossais doivent être prêts à se prononcer pour l'indépendance afin d'éviter la "décennie perdue" à laquelle ferait face Londres à cause de son divorce avec Bruxelles.
David Cameron, ancien premier ministre britannique qui avait autorisé le référendum en Écosse en 2 014 pour ensuite permettre aux Britanniques de décider de leur sort en Europe, a laissé à la démocratie britannique un héritage dangereux. A cause de ce précédent, le pays devra désormais accepter toute initiative de référendum se basant sur des arguments sérieux.
Il est donc peu probable que le pays arrive à éviter cette "décennie perdue". La procédure du Brexit pourrait prendre jusqu'à cinq ans et comme Londres a décidé qu'il fallait sortir "tous ensemble" de l'UE, l'indépendance "salutaire" de l'Écosse sera certainement reportée. Qui plus est, si les Écossais se prononçaient pour la rupture, leur divorce avec la Grande Bretagne et l'ouverture d'une fenêtre à l'Europe prendront beaucoup de temps.
Pour le moment, les partisans de l'indépendance sont 1 % ou 2 % moins nombreux que les défenseurs de la Grande Bretagne unie. Mais selon les sondages, une situation similaire avait été enregistrée avant le référendum sur le Brexit.