La présence des milliers de migrants à Calais rend la vie insupportable pour les habitants locaux qui ne se sentent plus en sécurité et subissent des dégâts importants, a déclaré à Sputnik Pierre Lavalée, agriculteur à Marck-en-Calaisis et responsable de la FDSEA du canton de Calais.
"Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de cultures dans les champs, donc ils se rabattent sur les corps de ferme en bordure d'autoroute, où ils se cachent la nuit. Alors vous imaginez quelqu'un qui se lève la nuit, qui voit dans sa cour 100 personnes qui essaient de chaparder tout ce qu'ils peuvent pour balancer sur l'autoroute… ça peut être des branches d'arbre. Les gens ne sont plus en sécurité, ils s'enferment à clef, mais bon. On demande plus de sécurité, au niveau des corps de ferme principalement", a indiqué M.Lavalée.
"Lorsque vous avez 2 à 300 personnes qui passent tous les jours, au même endroit, vous trouver des bouteilles en plastique, des cannettes, tout ce que vous pouvez jeter parterre… il y a des fermes qui sont de vrais dépotoirs, on commence à voir des règlements de compte aux abords de nos exploitations", déplore M.Lavalée.
La situation a commencé à changer ces derniers temps, estime pour sa part Olivier Butez, agriculteur à Le Fort-Vert, sur la route de Gravelines qui représente l'axe résidentiel le plus proche de la Jungle et de la rocade qui mène au port de Calais et à l'A16 en direction d'Eurotunnel.
"Depuis peut être une quinzaine de jours cela commence à bouger (…). Mais j'espère qu'il y aura des résultats, parce que bouger oui, mais il faut du résultat, aussi bien financièrement pour tout ce qu'on subit et moralement aussi… Parce que cela, c'est important aussi", a-t-il déclaré.
"On ne peut pas laisser aujourd'hui 10.000 migrants à Calais et si on ne fait rien dans six mois, 15.000 migrants, cela va être une situation intenable. Ils arrivent, ils arrivent, mais il ne faut pas tout laisser à Calais. Il y a eu pendant fort longtemps la période de Sangatte, mais il y avait beaucoup moins de monde et c'était aussi, je pense, des gens beaucoup plus respectueux tandis qu'aujourd'hui — il ne faut pas généraliser — mais je pense qu'il y a des gens qui sont dangereux", a conclu M.Lavalée.