Une nouvelle vague de grogne monte contre le camp de Lande abritant plus de 10.000 migrants selon les ONG locales, plus connu sous le nom de Jungle, qui freine l'économie de la région, selon les témoignages exclusifs des habitants de Calais que l'agence Sputnik a recueillis.
"Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de cultures dans les champs, donc ils se rabattent sur les corps de ferme en bordure d'autoroute, où de 100 à 300 personnes prêtes à emporter tout se cachent dans la nuit", insiste Pierre Lavalée, agriculteur à Marck-en-Calaisis et responsable de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) du canton de Calais.
Selon lui, les habitants de la région demandent plus de sécurité au niveau des corps de ferme principalement, ainsi que des indemnisations au niveau des cultures, pour les dégâts.
"Je suis fatigué, on est tous fatigués dans le coin, on est fatigués parce que la tension est là. Elle est là 24h/24: le jour, la nuit… J'ai trois enfants qui ont 12, 11 et 5 ans. Ma femme, évidemment, c'est pareil… C'est difficile de se détacher devant autant de difficultés, autant d'actions, de ces gens-là qui sont déterminés, qui sont au bout du rouleau, qui sont à 50 km du but à atteindre, ils en ont fait 6.000… Quand ils sont 2.000, 3.000 on ne peut pas les arrêter, c'est compliqué", explique de son côté Jean-François Gratien, propriétaire d'un centre équestre à proximité de la Jungle.
Les dernières années, le niveau de clandestinité subit une hausse importante aux alentours de la Jungle de Calais sur fond de crise migratoire européenne.
Le mouvement pour le démantèlement de la Jungle s'accroit ces derniers mois et se produit généralement sur l'autoroute de Gravelines, symbole de la résistance des producteurs et entrepreneurs locaux contre l'aggravation de la situation autour du camp migratoire.