Drame pour certains, le Brexit est une vraie aubaine pour d’autres, dont la première ministre écossaise et chef du Parti national écossais (SNP) Nicola Sturgeon, qui a confirmé mardi son intention d’organiser un nouveau référendum pour l’indépendance, en le présentant comme "le meilleur ou le seul moyen" de protéger les intérêts de l’Ecosse.
Le journaliste irlandais Gearóid Ó’Colmáin, spécialiste des questions de géopolitique, a exposé à Sputnik ses réflexions sur cette nouvelle campagne lancée en Ecosse.
"La situation actuelle en Grande-Bretagne est assez compliquée (…), la gauche étant majoritairement pour le maintien au sein de l’Union européenne (…) Or, l’UE a été formée pour mater la révolte sociale, la révolte ouvrière en Europe. L’UE n’a jamais servi les intérêts du peuple, des ouvriers en Europe et c’est assez paradoxal de voir la gauche qui défend aujourd’hui l’Union européenne", a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'il fallait toutefois distinguer la gauche bourgeoise, social-démocrate, qui est favorable au maintien du pays au sein de l'Union européenne de la gauche ouvrière qui prône la sortie de l’Europe.
La gauche ouvrière rappelle que "c’est l’Europe qui impose l’austérité, c’est l’Europe qui impose des politiques extrêmement antisociales et anti-ouvrières et que la meilleure possibilité d’une émancipation ouvrière aujourd’hui, c’est la souveraineté nationale".
Aussi ces gens-là interviennent-ils pour le maintien du Royaume-Uni comme entité politique parce que cela maintient l’unité des ouvriers.
"C’est le meilleur moyen de lancer une action sociale concrète contre le capital. De l’autre côté, vous avez le souverainisme ou la politique de souverainisme de l’Ecosse", a relevé M.Ó’Colmáin.
D'après ce dernier, le mouvement pour l’indépendance de l’Ecosse est assez faible aujourd'hui.
L'expert signale, entre autres, des difficultés liées à une perspective de survie postindépendance d’un Etat-nation écossais qui dépend beaucoup du pétrole, dont le prix du baril est en chute libre.
"Ce serait un moyen de punir les Anglais pour leur sortie de l’Union européenne", a supposé M.Ó’Colmáin.
Quoi qu'il en soit, il a admis l'existence du nationalisme écossais, à savoir d'un certain sentiment anti-anglais, dont les pro-Européens se servent très habilement.