La chaîne de télévision chinoise CCTV a annoncé qu'une société chinoise avait acheté au bureau d'études Antonov de Kiev l'An-225 Mriya ("rêve" en ukrainien), un avion-cargo figurant parmi les plus gigantesques appareils qui ait jamais volé et n'existant qu'en un seul exemplaire, mais Alexandre Kotsiouba, PDG d'Antonov, a pratiquement démenti cette information.
Selon ce dernier, il ne s'agit pas de la vente de l'unique exemplaire de l'Antonov l'An-225 Mriya volant, mais d'un accord selon lequel les Chinois se proposent d'achever la construction du deuxième appareil qui reste inachevé et est stocké depuis les années 1980.
En commentant pour Sputnik ces informations, l'expert militaire russe Vassili Kachine a déclaré que ce marché entre Kiev et Pékin n'avait rien de sensationnel en soi.
"La Chine a déjà acheté en Ukraine des know-how militaires et à double vocation par l'intermédiaire de petites sociétés d'import-export. Selon la compagnie ukrainienne, l'accord-cadre conclu à Pékin prévoit la signature de deux contrats. Le premier porte sur l'achèvement de la construction du deuxième exemplaire d'An-225 qui n'est prêt qu'à environ 70%", a rappelé M.Kachine.
Et d'ajouter que l'exécution de ce premier contrat ne posait sans doute pas de problèmes.
"On n'ignore cependant pas que le second volet de l'accord-cadre porte sur la mise en place de la fabrication de tels avions en Chine, ce qui est parfaitement irréalisable, le rétablissement de la production en série d'un appareil aussi gigantesque et compliqué qu'est An-225 après 30 ans d'intervalle est une tâche extrêmement ardue même pour des géants de l'aéronautique, tels que AVIC ou Boeing", a expliqué l'expert.
Il suppose que les documents techniques sur l'An-225 seront utilisés par la Chine dans ses travaux de mise au point de différents vaisseaux spatiaux à usage multiple et d'"avions orbitaux" et ce, d'autant plus que l'exploitation d'avions aussi gigantesques pour le transport de cargaison est beaucoup trop compliquée.