La Commission européenne s'est apparemment trop dépêchée de faire des déclarations fracassantes. Comme l'a assuré la hier le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, la Commission avait de nouveau obtenu cet été le soutien des 27 Etats membres de l'UE pour négocier. Le seul hic, c'est qu'aujourd'hui la France annonce qu'elle demandera l'arrêt des négociations.
C'est le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Matthias Fekl qui a fait aujourd'hui cette déclaration.
"Il n'y a plus de soutien politique de la France à ces négociations" et "la France demande l'arrêt de ces négociations", a déclaré M. Fekl, sur la radio RMC.
Il a justifié cette demande par le fait que les négociations, qui sont menées, côté européen, par la Commission européenne au nom des 27 Etats membres, souffraient d'un déséquilibre en faveur des positions américaines.
"Les Américains ne donnent rien ou alors des miettes (…), ce n'est pas comme ça qu'entre alliés on doit négocier", a-t-il indiqué, ajoutant que "les relations ne sont pas à la hauteur entre l'Europe et les USA, il faut reprendre plus tard sur de bonnes bases".
Depuis juin 2013, l'Union européenne est en négociations avec les Etats-Unis au sujet du partenariat transatlantique de libre-échange. Il s'agit de créer la plus grande zone de libre-échange du monde pour un marché de près de 800 millions de consommateurs.
Les propos de Matthias Fekl interviennent au moment où l'accord est rejeté par un nombre croissant de Français et d'Européens.
Fervent partisan de l'accord en 2014, François Hollande s'y est radicalement opposé en 2016. Après le 13e round des négociations sur le TAFTA ou TTIP, le président de la République a déclaré que la France disait "non" au traité au stade actuel.
À noter également que plus de 3,5 millions de personnes se sont déjà prononcées contre l'accord de libre-échange transatlantique ayant signé une pétition lancée par le collectif STOP TTIP.