Plus mort que vif… Le traité transatlantique de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis est tombé à l'eau car "nous, Européens, ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences", a estimé le vice chancelier allemand.
"Qu'un haut responsable allemand (il est quand même vice chancelier) ait de tels propos, je trouve ça rassurant… C'est que ce traité est mauvais parce que ce n'est pas un traité de libre-échange. C'est un traité de partenariat et d'investissements qui vise à protéger les grandes entreprises…".
Fervent partisan de l'accord en 2014, François Hollande s'y est radicalement opposé en 2016. Après le 13e round des négociations sur le TAFTA ou TTIP, le président de la République a déclaré que la France disait "non" au traité au stade actuel. "Nous ne sommes pas pour le libre-échange sans règle", a-t-il lancé. Les élites politiques allemandes ont donc pris le relais de cette vague anti-TTIP. Il ne reste visiblement que deux défenseurs inébranlables du Traité transatlantique: Angela Merkel et Barak Obama, qui souhaiteraient conclure l'accord le plus vite possible et au mieux avant l'élection présidentielle américaine. L'économiste et responsable national de l'Union Populaire Républicaine (UPR) en charge des questions économiques Charles-Henri Gallois estime par ailleurs que le but des déclarations sur la fin présumée du TAFTA est de détourner l'attention de l'électeur, étant donné que l'accord est mal perçu à la fois en Europe et aux USA.
"On sent qu'il va y avoir des élections cette année et l'année prochaine: américaines, françaises et allemandes. En fait on met le sujet sous le tapis puisqu'on est en période électorale. Il y avait un peu la même chose sur le TiSA".
Selon une enquête publiée par la Fondation Bertelsmann en avril, seuls 17% des Allemands et 18% des Américains étaient favorables au TTIP contre respectivement 55% et 53% en 2014. Les changements ont aussi affecté l'Union européenne: principal partisan du TAFTA et du CETA, le Royaume Uni a choisi de quitter l'UE. On ne peut que supposer l'impact que cela aura sur les négociations sur le TAFTA et sur la ratification du CETA. Mais à en croire les statistiques, en 2015, 42% des exportations canadiennes vers l'UE étaient à destination du Royaume-Uni. Charles-Henri Gallois indique que cela fait un pays favorable de moins.
"Au niveau du Parlement européen, aujourd'hui je pense qu'il y a une majorité d'élus britanniques qui seraient plutôt opposés au TTIP. Si le vote devait intervenir, c'est mieux que ça se fasse avec le Royaume-Uni encore dans l'UE qu'après".
Plus de 3,5 millions de personnes se sont déjà prononcées contre l'accord de libre-échange transatlantique ayant signé une pétition lancée par le collectif STOP TTIP. Un chiffre à ne pas négliger avant les élections en Europe et aux USA.