Ulcéré par la critique des experts onusiens pour des exécutions sommaires de trafiquants de drogue aux Philippines, le président du pays Rodrigo Duterte s'est attaqué à l'Onu, en la jugeant plus prompte à "s'inquiéter de l'empilement des os de criminels" qu'à accomplir sa propre mission, consistant entre autres à lutter contre le terrorisme et la faim dans le monde.
"Peut-être que nous devrons quitter les Nations unies", a déclaré M.Duterte, en invoquant "l'impuissance de l'organisation à mettre fin aux conflits en Irak et en Syrie et à empêcher les grandes puissances de bombarder des villages et de tuer des civils innocents".
Dans ces conditions, il a invité d'autres pays comme la Chine à former une organisation concurrente.
Les experts de l'Onu ont demandé la semaine dernière à Manille de juguler les violences liées à la lutte contre le trafic de drogue, que Rodrigo Duterte a promis d'éradiquer pendant sa campagne électorale. Depuis son élection le 9 mai dernier, quelque 900 trafiquants présumés ont été sommairement exécutés ou tout bonnement assassinés aux Philippines.
Pourtant, le président philippin nie toute responsabilité de la police ou du gouvernement dans cette flambée de violence et s'en prend aux experts onusiens, qu'il qualifie de "stupides".