Dans un entretien exclusif accordé à l'équipe de Sputnik qui s'est rendue sur place pour recueillir les témoignages d'hommes politiques et d'habitants de la capitale centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra est pourtant ferme.
Il confie avoir abordé ce sujet lors de sa première rencontre avec le président français François Hollande à Paris, ils ont notamment discuté des mesures que la France devait prendre "pour que la justice se fasse".
Les Centrafricains ne sont pas prêts à laisser taire l'affaire Sangaris, qui a vu plusieurs enfants centrafricains être victimes d'abus sexuels perpétrés par des militaires français, alors même que ceux-ci étaient chargés d'une mission de sécurisation et de pacification en RCA.
Le président a souligné que pour les Centrafricains, et surtout les victimes, le temps s'éternise. L’affaire date de déjà plus de deux ans mais le président espère toujours que les auteurs seront finalement punis et c'est ce que le peuple, surtout les victimes, attend.
"Nous suivons l'affaire (d’abus sexuels pendant Sangaris, ndlr) de près et nous demandons que le droit des victimes soit respecté.", a déclaré le président centrafricain.
L'Onu avait recensé 69 cas d'abus sexuels présumés sur l'ensemble de l'année 2015. Ils étaient concentrés là aussi sur la RCA et la République démocratique du Congo (RDP) et impliquaient des Casques bleus de 21 pays.
Le président François Hollande a annoncé en juillet dernier que la France mettrait définitivement fin en octobre 2016 à son opération militaire Sangaris.
La France qui avait lancé l'opération Sangaris dans l'urgence en décembre 2013 sur fond d'affrontements intercommunautaires, ne compte plus que 350 soldats sur place, contre plus de 2.000 au plus fort de la crise.