"Dans l'atmosphère où sont discutées les mesures appliquées à la suite de la tentative de coup d'Etat, ne pas inviter le Parti démocratique des peuples est une décision erronée", a-t-il déclaré commentant la récente réunion du chef de l'Etat turc avec les leaders des partis du pays.
Selon l'interlocuteur de l'agence, une telle attitude a créé une vague de mécontentement au sein de la société kurde. Or, il est évident que la question kurde ne peut pas être réglée par le biais d'une confrontation orientée sur la garantie de la sécurité.
"Le non-règlement de la question kurde et la politique orientée sur le recours à la force créent un terrain fertile à un nouveau coup d'Etat", a pointé Sezgin Tanrikulu.
Agir dans le cadre des lois
"Nous avons toujours déclaré que cette tentative de coup d'Etat visait la démocratie turque. Et nous nous sommes toujours opposés aux putschs. (…) Pour expliciter notre position et envoyer un signal au reste du monde nous avons tenu une réunion place Taksim. Et nous avons été soutenus par de nombreuses couches de la société, par des syndicats et d'autres mouvements. Nous avons réussi à montrer qu'il y a une autre Turquie et c'est très important", a-t-il expliqué, précisant sa position et celle de son parti.
Toutefois, l'homme politique n'a pas caché son scepticisme face aux mesures qui ont suivi, notamment la prorogation de l'Etat d'urgence dans le pays. Selon lui, la lutte contre les rebelles doit se faire dans le cadre des lois en vigueur et en strict respect des droits de l'homme. Quant à la mise en place de l'Etat d'urgence, c'est, selon lui, un mode opératoire prôné par les putschistes.
"Tant que vous mâtez un putsch, vous pouvez violer tous les droits (…) et personne ne vous demandera pourquoi, car il s'agit d'une rébellion armée. Mais, une fois le coup d'Etat étouffé, vous ne pouvez plus vous permettre d'agir en dehors des principes d'un Etat de droit", a conclu M. Tanrikulu.