Le chef de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (OEAI) Ali Akbar Salehi a annoncé que Téhéran et Moscou étaient à deux doigts de la signature d'un accord sur la vente à la Russie de 40 tonnes d'eau lourde. Son adjoint, Behruz Kamalvandi, pourrait prochainement se rendre à Moscou pour finaliser l'accord. Selon M.Salehi, une délégation russe pourrait également se rendre en Iran.
Le plan d'action conjoint sur le programme nucléaire iranien n'interdit pas à l'Iran de produire de l'eau lourde, à condition qu'il n'y en ait pas plus de 130 tonnes sur le territoire iranien. La production de l'eau en tant que telle ne renferme pas de menaces, mais son utilisation est directement liée au développement des technologies des réacteurs à eau lourde, l'élément du programme nucléaire iranien soumis à un suivi permanent.
Il y a un an, les six médiateurs internationaux et l'Iran ont convenu que l'eau lourde iranienne serait achetée par les Etats-Unis. Cependant le Congrès des Etats-Unis s'est opposé, dernièrement, à l'achat de 32 tonnes d'eau iranienne.
Il va de soi que dans ce contexte l'Iran a tablé sur la Russie. L'expert en affaires internationales du Centre d'études stratégiques auprès du Conseil de discernement de l'intérêt supérieur du régime Afifeh Abedi fournit des détails.
Selon lui, le Congrès des Etats-Unis a créé d'importants obstacles à l'achat de l'eau lourde iranienne. Cependant, la Russie a réagi immédiatement et a exprimé son intérêt.
"Le choix de la Russie en tant qu'alternative aux Etats-Unis et à tout autre pays n'a rien d'étonnant compte tenu des motifs politiques, de la proximité géographique et de la coopération entre nos pays dans plusieurs domaines, notamment en matière de sécurité", signale l'expert.
"Il y a cependant d'autres raisons. Ainsi tous les contrats et accords conclus entre nos deux pays ont été honorés impeccablement. En plus, la Russie est l'allié le plus sûr de l'Iran en matière de réalisation du programme nucléaire pacifique… Durant 12 ans de négociations nucléaires, la Russie a aidé l'Iran à promouvoir le processus afin de parvenir à des résultats positifs", ajoute-t-il.
Pour résumer, l'expert a constaté que l'accord sur le nucléaire iranien devenait l'objet d'un jeu politique malhonnête mené par certain pays. C'est pourquoi la Russie et l'Iran doivent rester sur le qui-vive: il est tout à fait probable qu'un pays tiers intervienne pour déjouer les projets.