Bouteilles, sachets, emballages: du pétrole en barres!
Le pétrole peut être extrait non seulement des sous-sols mais également des déchets plastiques, affirme l'homme d'affaires russe Viatcheslav Zelinski, implanté à Ekaterinbourg. Ce dernier fabrique en effet du pétrole synthétique à partir des déchets plastiques — des bouteilles d'eau minérale ou d'huile, des emballages de gâteaux et d'œufs, des substrats pour les produits semi-finis, des sachets… Bref, tout ce qui reste pourrir dans les déchèteries ou est destiné à être brûlé. L'inventeur a également ses propres "puits pétroliers": des containers installés dans les rues pour récolter le plastique.
Une île résidentielle en plastique
La construction de l'île artificielle de Semakau a commencé en 1999. Sa superficie atteint aujourd'hui 350 ha (63 millions de mètres cubes de terre), mais la construction durera jusqu'en 2040. Selon le projet, la superficie de l'île doit atteindre l'équivalent de 654 terrains de football. Pourtant, Semakau ne ressemble pas à une déchèterie — c'est une île ordinaire avec des arbres, des fleurs et un large quai à partir duquel les déchets sont versés dans la zone maritime.
Un service de surveillance de l'environnement basé à Semakau vérifie constamment la qualité de l'eau autour de l'île. La situation écologique y est correcte et il est possible de nager et de pêcher.
Un hôtel en déchets
Un groupe d'écologistes a construit en 2011 un Hôtel des déchets de plage (Beach Garbage Hotel) sur l'une des places centrales de Madrid, dans le cadre du projet Sauver la plage (Save the Beach) sur lequel comptaient les activistes pour attirer l'attention du public sur la pollution des territoires côtiers.
La construction de l'hôtel a demandé 12 tonnes de déchets rejetés par la marée sur les côtes du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne, ramassés dans les poubelles et achetés sur les marchés aux puces en Europe.
Le design de cet hôtel "utile" pour touristes a été dessiné par l'architecte allemand Ha Schult, qui avait ouvert plus tôt un tel établissement au centre de Rome.
La polaire, premier vêtement recyclé
Une solution partielle à ce problème avait déjà été trouvée en 1979 dans le Massachussetts aux USA, où a été inventée la polaire — un tissu très chaud qu'il est possible de produire à partir de bouteilles en plastique recyclées. L'inventeur avait même refusé de breveter sa trouvaille pour que cette matière puisse être fabriquée partout à bas coût.
Pour produire un vêtement, les bouteilles sont comprimées, broyées, chauffées jusqu'à 270 degrés et mélangées à une fibre spéciale (polyester) qui permet de fabriquer le tissu (polaire) pour produire des vêtements chauds. La compagnie italienne Zegna est allée encore plus loin en lançant le projet Ecotech. Le fabricant a créé une veste à partir de plastique recyclé avec des panneaux solaires intégrés dans la partie supérieure des manches. Une telle veste permet par exemple de recharger son téléphone portable ou son ordinateur partout.
Des excréments de porc pour faire du macadam
Une université de Caroline du Nord a trouvé comment utiliser le fumier de porc comme un substitut bon marché au pétrole lors de la production de macadam pour les routes.
Les scientifiques ont découvert que les excréments de porc étaient particulièrement riches en huiles très similaires au pétrole, mais de trop faible qualité pour en faire de l'essence. Par contre, ils conviennent parfaitement pour le macadam. Avec le soutien de la Fondation nationale pour la recherche, les experts ont élaboré une technologie pour transformer ces déchets en bitume noir — un agent agglomérant collant qu'il est possible d'utiliser pour produire du macadam. Le coût de production du bitume à partir de matière fécale porcine est de 0,56 dollars pour un gallon (3,785 litres), rendant cette technique plus économique et écologique que les agglomérants à base de pétrole présents sur le marché américain.
Le macadam bio est en phase d'essai actuellement. Jusqu'à présent, les résultats sont prometteurs et les chercheurs ont créé la société Bio-Adhesives pour élargir les élaborations. Selon eux, une telle production pourrait régler le grave problème écologique que constituent les grandes quantités d'eaux usées des fermes des États agricoles du pays. Ce concept pourrait être également utile en dehors des USA: 43 milliards de gallons de fumier de porc sont produits dans le monde chaque année.
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