La non-reconnaissance de la RASD reste la condition du retour du Maroc au sein de l'Union africaine, son attitude sur la question n'ayant pas évolué au cours des dernières 32 années. C'est la position que défend Philippe Hugon, directeur de recherche à l'IRIS et responsable de l'Afrique.
"Je pense que la condition de l'entrée du Maroc (dans l’Union africaine) c'est la non-reconnaissance d'un État sahraoui. Je crois que la position marocaine n'a pas changé et rien ne laisse entendre qu'il y ait une inflexion sur cette question. A mon avis, la question fondamentale reste celle de la position de l'Algérie qui a été à l'origine notamment de cette reconnaissance. Et c'est à ce moment-là que le conflit entre le Maroc et l'Algérie s'est traduit par le départ du Maroc de l'Union africaine (UA)", indique l'expert dans un entretien à Sputnik.
En abordant les relations entre la France et le Maroc, l'expert a rappelé que les relations avait été "plus importantes" quand la droite était au pouvoir, alors que la gauche a eu des relations plus fortes avec l'Algérie. Toutefois, reconnaît-il, aujourd'hui ces relations bilatérales entre Paris et Rabat se sont quand même nettement améliorées, notamment dans un contexte de lutte contre le radicalisme religieux.
"La France est effectivement un allié de l'Algérie, mais elle l'est aussi du Maroc. Elle a, ne serait-ce que par son histoire, une position d'intermédiaire tout à fait centrale dans la question du Sahara Occidental", explique-t-il.
Le roi du Maroc Mohammed VI a annoncé dimanche que le moment était venu pour son royaume de retrouver sa "place naturelle" au sein de l'Union africaine, organisation qu'il avait quittée en 1984 en signe de protestation contre l'adhésion de la République arabe sahraouie (RASD) démocratique proclamée par le Front Polisario.