A quand Bush et Blair poursuivis pour crimes contre l’humanité ?

© AFP 2024 Haidar Mohammed Alila guerre en Irak
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Depuis les récentes révélations de John Chilcot sur le fait que la décision du Royaume-Uni et notamment de son ex-Premier ministre Tony Blair d’envahir l’Irak en 2003 en soutien de l’allié étasunien, était « loin d’être acceptable du point de vue légal », la question qui tracasse un certain nombre de personnes est la suite de ces révélations.

Beaucoup de personnes, aussi bien en Europe que dans le monde arabe se posent la légitime question de savoir si la justice dite internationale lancera des poursuites judiciaires à l'encontre des responsables de la guerre en Irak. Une guerre ayant fait pour rappel plus de 170 000 morts civils, sans oublier le chaos qui y règne encore jusqu'à maintenant. Cette question tracasse aussi bon nombre de familles des soldats US et britanniques tués au combat. Après tout, les nouvelles révélations confirment donc une fois de plus que l'intervention US/consorts en Irak était purement criminelle. Les pseudos armes de destruction massive n'ont jamais été trouvés. Le leadership US et britannique en premier lieu en portent donc entière responsabilité.

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Cette question inquiète aussi grand nombre d'Africains, notamment d'Ivoiriens. Le président Laurent Gbagbo destitué par l'armée française en 2011 fait face en ce moment même à un procès à la fameuse Cour pénale internationale (CPI), de même que son ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé. Le tout en étant accusés de faits non seulement discutables mais qui n'ont de facto aucune base légale, connaissant l'histoire de la crise en Côte d'Ivoire depuis 2002. En effet, comment pouvoir expliquer qu'un chef d'Etat africain ayant tenté de défendre l'indépendance et la souveraineté de son pays se retrouve aux mains d'une justice prétendument internationale, pendant que les responsables de crimes contre l'humanité ayant fait plus de 250 000 morts (si en plus des civils on y ajoute les pertes des combattants), se baladent tranquillement en liberté et ne sont guère inquiétés? En cela se trouve toute la logique des élites occidentales.

On revient donc à cette fameuse « justice internationale » de La Haye. Un sujet que l'on n'avait pas abordé depuis quelques mois. La Haye vient d'émettre la « décision » que la Chine doit oublier ses intérêts en Mer de Chine. Une décision que de toute façon Pékin ne compte pas reconnaitre puisque il ne reconnait tout simplement pas cette juridiction. Bref, constat simple: cette « justice » n'attaque que les intérêts non-occidentaux et principalement ceux n'ayant pas forcément la possibilité de se défendre.

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Cas intéressant est celui des USA. Les gendarmes auto-déclarés du monde apprécient beaucoup le « rôle » de la CPI comme instrument néocolonial de pression et de chantage, principalement envers les petites nations refusant leur diktat, mais jusqu'à maintenant n'ont toujours pas ratifié le statut de Rome, qui définit les règles de fonctionnement élémentaire de la Cour pénale internationale. D'autres pays, comme la France, apprécient eux aussi l'utilisation dudit instrument, notamment vis-à-vis de leurs anciennes (?) colonies africaines. Le cas de la Côte d'Ivoire nous le rappelle bien.

Pour revenir à Bush et Blair, la seule chose qui peut-être nous intéresser véritablement est d'observer la suite des événements, ou plutôt vraisemblablement l'absence d'une quelconque suite. Les leaders occidentaux continuent de connaitre l'impunité puisque tout le système post-guerre froide a été bâti sur des principes (si on peut parler de principes) dictatoriaux défendant coûte que coûte les intérêts néocoloniaux de l'Occident et attaquant tout autre qui oserait remettre cela en question.

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Personnellement et une fois encore, je ne crois pas que des personnes responsables de crimes de masse comme Bush et Blair seront au banc des accusés dans un avenir proche. Le système de justice, ou plutôt d'injustice, internationale n'est pas prêt à subir une quelconque restructuration intérieure. Au contraire, plus on le remet en cause, plus les intéressés s'accrochent à ce qui reste encore de l'unipolarité. Que faire à notre tour? Les grandes puissances refusant ce système, de même que les puissances émergentes, doivent sérieusement réfléchir ensemble à mettre en place une alternative une bonne fois pour toute. Evidemment, cela ne se fait pas en quelques jours. Il faut énormément de travail, de coordination et de consensus. Mais ce n'est pas impossible.

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