Moscou demande à l’Alliance atlantique d'expliquer son renforcement "tous azimuts" lors de la réunion du Conseil Russie-Otan prévue pour le 13 juillet prochain, a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, se référant aux documents du sommet du bloc à Varsovie.
"Au mépris de l'impératif objectif du maintien de la paix et de la stabilité en Europe et contrairement à la nécessité d'œuvrer en synergie pour relever les défis effectifs, et non imaginaires, l'Otan se concentre sur la +dissuasion+ d'une menace inexistante à l'Est", a souligné la diplomate dans son commentaire publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.
Selon Mme Zakharova, les tentatives de "diaboliser" la Russie revêtent des formes tout à fait hypertrophiées et ne servent en fait qu'à justifier l'élargissement de l'Otan à l'est. Cela ne sert en réalité qu'à détourner l'attention du rôle que l'Alliance et certains de ses Etats membres jouent dans les crises, en attisant les foyers de tension dans différentes parties du monde.
"L'Otan refuse de voir ces conséquences négatives et risquées à long terme pour l'ensemble de la sécurité euro-atlantique que recèlent les démarches de Washington et Bruxelles visant à perturber l'équilibre de forces actuel", a indiqué la porte-parole, citant en exemple le déploiement accéléré d'éléments du bouclier antimissile USA/Otan en Europe.
Dans les documents adoptés à l'issue du sommet de Varsovie, l'Otan espère que "la fermeté et le dialogue" vont payer face à la Russie, alors que le président russe Vladimir Poutine a stigmatisé en amont la "frénésie militariste" de l'Alliance.
Bien que l'Acte fondateur Otan-Russie de 1997 prohibe la présence de forces permanentes et en grand nombre aux frontières de l'Europe de l'Est, le bloc a opté, entre autres, sur sa "présence avancée renforcée" en Pologne, en Estonie, en Lituanie et en Lettonie, avec le déploiement par rotation de quatre bataillons multinationaux comptant chacun 1.000 soldats.