Les antispécistes ne mâchent pas leurs mots: victimes, holocaustes, génocide! Car eux ne demandent pas simplement plus de respect pour l'animal dans les abattoirs, ils veulent que l'on ferme ces lieux de mort pour les animaux. Les antispécistes, rassemblés autour de l'association 269 Life Libération Animale, ont organisé dans la nuit de jeudi à vendredi une Nuit Debout devant 29 d'abattoir en France, 1 en Suisse et 1 en Belgique.
Selon L214, autre association de défense des animaux, 3 millions d'animaux sont tués chaque jour. Hasard du calendrier, L214 a publié la veille une nouvelle vidéo-choc de deux abattoirs en France. Maltraitances, violations des réglementations… ces images ont une nouvelle fois suscité l'indignation de l'opinion et la colère des différents acteurs de la filière. Poussé à agir face à ces vidéos qui se sont multipliées depuis près d'un an, le ministère de l'Agriculture publie aujourd'hui sa synthèse d'audits, dont l'objectif était "d'évaluer le niveau de maîtrise de la protection des animaux depuis le déchargement des animaux, jusqu'à leur abattage." Mais pour les militants de cette "Nuit Debout" version carnée, peu importe que les animaux n'aient pas mal durant l'abattage, ils ne devraient tout simplement pas être tués, mis au service de l'homme, que ce soit pour le nourrir, le vêtir ou le divertir. Catherine Hélayel, auteur du livre "Yes vegan", fait partie de ce courant abolitionniste:
Pourtant, du côté des « professionnels de la viande », que ce soit celui qui élève, transporte ou abat, l'amour pour les bêtes est une évidence. La veille de l'événement « Nuit debout devant les abattoirs », la Coordination Rurale avait publié un communiqué disant: "Face à la multiplication des actions anti-viande sous couvert de défense du bien-être animal » et avait appelé à se mobiliser "pour que la désinformation ne prenne pas le dessus sur la réalité", dénonçant des "vidéos de propagande, mises en scène trompeuses, manipulations de chiffres, fausses vérités ». Répondant à cet appel, des éleveurs sont venus perturber certaines Nuit Debout, notamment en Vendée, où les militants ont tenu deux heures, dispersés à grand coup d'insultes et d'urine animale. Pour Sandra, responsable régionale de l'action veille « Nuit Debout » devant les abattoirs à Houdan, la portée est avant tout symbolique:
C'est vraiment une portée symbolique. Je dirai que ça peut se lier à l'ensemble des nuits debout parisiennes, qui se sont développés dans toutes les villes et qu'on peut retrouver dans cette démarche aujourd'hui. C'est une soirée où on tenait porter notre soutien à ces animaux, même s'ils ne nous entendent pas. Se dire qu'on est solidaires d'eux qui sont dans les abattoirs, qui subissent ces meurtres tous les jours. Comme l'événement se produit à une échelle nationale, on s'était dit qu'on niveau médiatique on aurait une certaine portée, qui pourrait peut-être ouvrir les consciences.
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