Bachar el-Assad est-il un boucher sanguinaire ayant brisé le printemps arabe? Ou est-il au contraire le dernier rempart face à la vague islamiste?
Pour nous dévoiler le dessous des cartes, Sputnik News a interrogé Alexandre del Valle, géopolitologue et auteur de l'ouvrage "Comprendre le Chaos syrien" publié avec Randa Kassis, personnalité politique franco-syrienne et présidente du Mouvement de la société pluraliste.
"Malheureusement, l'Occident n'a pas compris les leçons de l'Irak et de la Libye, et aujourd'hui un certain nombre de diplomates et de dirigeants américains aimeraient que le futur président, notamment Hillary Clinton, œuvre à la déstabilisation et au renversement définitif de Bachar el-Assad, ce qui permettra aux forces islamistes, comme en Libye, de régner dans le chaos", a indiqué M.del Valle.
En outre, l'expert estime que l'exclusion des Russes et des Iraniens des négociations sur la paix en Syrie est totalement irréaliste d'un point de vue géopolitique.
Conscient des avancées russes en Syrie, l'analyste politique francais admet que le danger n'a pas disparu. Ainsi, il plaide pour une plus grande prise de conscience des puissances occidentales: "il reste beaucoup à faire au niveau diplomatique".
"La puissance russe a permis d'empêcher le pire: c'est-à-dire un scénario où on aurait armé massivement les islamistes. Les Russes ont été doublement efficaces: par leur intervention directe et parce qu'ils ont réveillé chez les Américains et les occidentaux une prise de conscience", a conclu M.del Valle.
Au cours de l'opération en Syrie, entamée le 30 septembre 2015, les avions russes ont effectué près de 9.000 sorties et détruit des dizaines de milliers de sites de Daech (Etat islamique) et d'autres groupes extrémistes. Grâce à l'assistance russe, les troupes gouvernementales syriennes ont réussi à reprendre aux terroristes plus de 10.000 kilomètres carrés de territoire et à réduire l'envergure du trafic de pétrole réalisé par Daech.