C'est en référence à une source à Bruxelles que les médias ukrainiens révèlent que l'Elysée serait en train de consulter les parlementaires français, retardant ainsi la prise de décision finale de l'UE quant au maintien des sanctions contre la Russie. Une information que les parlementaires français ne confirment pas.
La France, c'est une autre chose. Et les récents votes des deux chambres du parlement français en faveur de l'annulation des sanctions contre la Russie ont semé la panique en Ukraine. En effet, La France reste l'un des principaux moteurs de l'intégration européenne. Il suffirait que l'opinion de Paris sur les sanctions bascule pour faire changer d'avis Bruxelles. C'est l'une des raisons pour laquelle Petr Porochenko s'est rendu le 21 juin à Paris.
Selon le député Thierry Mariani, créateur de la résolution appelant l'Assemblée nationale à voter en faveur de la levée des restrictions imposées contre la Russie, les faits évoqués par les médias ukrainiens seraient infondés. L'objectif des Ukrainiens étant de convaincre les Français de ne pas s'opposer à la politique de sanctions européenne à laquelle Kiev tient beaucoup.
Pour le sénateur Yves Pozzo di Borgo qui a proposé le projet de résolution sur la levée progressive des sanctions au Sénat, les informations révélées par les Ukrainiens sont également une surprise.
Nicolas Dhuicq, député de l'Aube, considère que le gouvernement français devrait tenir compte des votes à l'Assemblée nationale et au Sénat concernant les sanctions antirusses malgré les obstacles représentés par Washington auxquels les autorités sont confrontées.
Mais même à Kiev il n'y a pas d'avis unique quant à la nécessité de restrictions contre la Russie. Graciée en mai par le président russe Vladimir Poutine, la pilote ukrainienne Nadejda Savtchenko devenue depuis député du parlement ukrainien, prône elle aussi la levée des sanctions antirusses. Elle a en outre déclaré que l'Occident devait poursuivre un dialogue politique et économique avec la Russie au lieu de l'entraîner "dans la troisième guerre mondiale". Et qu'en pense finalement Bruxelles?
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