Pourtant, les relations économiques liant ces deux pays sont fondées sur les intérêts mutuels, rappelle Murat Bilhan, ancien chef du Département de la planification stratégique du ministère turc des Affaires étrangères et vice-président du Centre de recherches stratégiques turco-asiatique (TASAM).
"Le volume des investissements turcs dans l'économie allemande s'élève à quelque 70 milliards d'euros. Quant à l'emplacement de la Turquie, il est stratégique aux yeux de l'Allemagne, car le territoire turc joue un rôle de territoire de transit vers les pays d'Asie centrale, du Proche-Orient, etc. Nous pouvons dire qu'en quelque sorte la Turquie est irremplaçable pour l'Allemagne, et ce facteur ne peut pas être omis", indique-t-il.
En raison des échecs de sa politique étrangère, la Turquie a perdu beaucoup ces derniers temps et continue à essuyer des pertes.
"La Turquie s'est transformée en un pays qui a plus d'ennemis que d'amis. Et l'Allemagne, pays qui revêt pour nous une importance stratégique, est en train de rejoindre la liste des ennemis. L'Allemagne est la locomotive de l'Europe et ses relations avec la Turquie ont un caractère multi-niveaux. Pour cela, ni l'Allemagne, ni la Turquie ne pourront adopter une politique étrangère qui ignore complètement l'existence de l'autre", explicite-t-il.
Or, selon Murat Bilhan, l'Allemagne a porté un coup très dur à la Turquie et son parlement a adopté "une résolution injuste".