"C'est simplement qu'aujourd'hui il y a deux journalismes", a estimé M. Soral qui dirige par ailleurs la maison d'édition Kontre Kulture, lors du forum "Nouvelle ère du journalisme: adieu aux grands médias internationaux" qui se déroule actuellement à Moscou. "Il y a le journalisme officiel qui est pratiquement du spectacle. Ça a beaucoup à voir avec +La société du spectacle+ de Guy Debord, il avait déjà théorisé ça il y a longtemps. Et puis il y a le journalisme alternatif de résistance fondé sur la volonté citoyenne, sur du courage politique, avec une petite dimension révolutionnaire un peu".
Mais le problème est là: ces médias alternatifs passent par Internet. C'est ce qui leur permet de partager leurs points de vue alternatifs, ce qui assure leur liberté.
"Maintenant, ils essayent de faire passer des lois pour que les hébergeurs Internet soient soumis aux droits de la presse, c'est-à-dire puissent être accusés des contenus qu'ils diffusent de façon mécanique", explique l'interlocuteur de Sputnik.
Ce qui veut dire qu'on peut les faire condamner pour les contenus qu'ils diffusent alors que jusqu'à présent les diffuseurs de contenu ne sont absolument pas liés au contenu eux-mêmes, poursuit-il. Donc ils essayent de modifier la loi en France pour pouvoir faire pression.
Aujourd'hui en France, il y a tristement très peu d'alternative au niveau des commentaires politiques. Les gens qui ne sont pas sur la ligne officielle, la réponse qu'on leur donne, c'est des persécutions… Et c'est alors que la demande d'information alternative est élevée au sein de la société française.
"Il y a une très grande demande d'information alternative. Nous, on est un média alternatif. On est très attaqué par le pouvoir français. Je suis très regardé (sur Internet, ndlr) et en même temps très attaqué", résume M. Soral.
Le forum "Nouvelle ère du journalisme: adieu aux grands médias internationaux" a démarré à Moscou le lundi 6 juin. Des experts des médias de 30 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Inde, la Chine, l'Egypte, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et les Emirats arabes unis, participent au forum qui se tient dans l'agence Rossiya Segodnya.
L'événement a été inaugurée par une session intitulée "Le journaliste à l'époque de l'après mainstream" où des experts russes et étrangers se sont réunis pour discuter des tendances actuelles dans les médias et des traits caractéristiques de cette époque pour tenter de pénétrer la dynamique de son développement.