Afin d'avoir accès au marché américain et de pouvoir écouler ses stocks de textiles, la Bolivie a dû adopter l'ATPDEA ("Loi sur l'éradication de la drogue et la promotion du commerce andin"), loi américaine promulguée par l'administration Bush dans le cadre de la "guerre contre les drogues" poursuivie par les États-Unis en Amérique latine. Cette loi accorde plusieurs avantages concernant les droits de douane, mais en échange, la Bolivie a dû éradiquer des plants de coca et accepter le déploiement de bases américaines sur son territoire sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, a indiqué M. Morales.
"Les Etats-Unis utilisent la lutte contre le trafic de drogue en Bolivie ainsi que dans certains autres pays à des fins purement géopolitiques. Nous ne l'acceptons pas", a affirmé le dirigeant bolivien.
Selon lui, le refus de renouvellement de l'ATPDEA a permis au pays d'améliorer les échanges avec les Etats-Unis.
"La lutte contre le trafic de drogue est la responsabilité de tout le monde et le chantage est inadmissible", a observé M. Morales.
M. Morales, ancien cultivateur de coca et leader syndical des cultivateurs de cette plante, se bat contre la stigmatisation de la feuille de coca, dont est issue la cocaïne, mais qui est aussi une plante "sacrée" en Bolivie. La nouvelle constitution de 2009 consacre la coca comme "patrimoine culturel, ressource naturelle renouvelable de la biodiversité bolivienne et facteur de cohésion sociale".