Et pendant que Washington fait ses calculs stratégiques, les autorités locales évaluent les dommages causés par la construction de la base en question.
"On a été trompés, constate le maire de la ville polonaise de Słupsk Robert Biedroń, cité par le portail polonais Business Insider Polska. La carte de la Pologne a vu émerger un endroit où toute construction exigera une autorisation de la part du gouvernement de Barack Obama".
Il s'agit du village de Redzikowo. Situé à près de 4 kilomètres de la mairie de Słupsk, il accueillera un élément du bouclier antimissile. La base doit entrer en exploitation en 2018. Et bien le gouvernement américain assure le financement de la construction, Słupsk et Redzikowo assurent en payer déjà le prix.
"C'est une base autosuffisante et qui n'a pas besoin de nos distributeurs locaux. 300 soldats américains vont la desservir, leur nombre est égal à celui des touristes qui se rendent chez nous quotidiennement. Et même si les Américains fréquenteront nos restaurants, ceci ne stimulera pas notre économie locale", poursuit M. Biedroń.
Et de rappeler que l'ancien gouvernement promettait des compensations pour la région. Et pas des moindres: construction d'une autoroute express, d'une seconde voie ferrée et agrandissement du port d'Ustka. Or, aucun de ces projets n'a vu le jour, assure le maire.
L'Agence du développement de la Poméranie (ARP) a évalué les pertes qu'essuiera cette région polonaise suite à la construction de cette base à la bagatelle de 676 millions d'euros (ce qui équivaut à trois budgets annuels de Słupsk) et ce au cours des 25 prochaines années. Ce montant prend en compte l'argent qu'auraient apporté l'impôt sur la fortune, l'impôt sur les revenus et les investissements.
Mais la Pologne pourra se consoler avec l'argent que lui rapportera la base militaire, soit 193.800 euros pour les 25 prochaines années…