La Turquie ne pourra pas remplir les critères de l'UE sur la suppression du régime de visas avec les pays européens concernant la législation antiterroriste, si le président turc Recep Tayyip Erdogan ne fait pas rapidement des concessions.
Ankara doit remplir encore cinq critères de l'Union européenne, rapporte l'agence Reuters, citant des sources au sein de la Commission européenne. Auparavant, le président du Parlement européen Martin Schulz avait déclaré que la décision concernant le régime sans visas serait prise fin juin, lorsque la Turquie remplirait tous les critères.
"Pratiquement, il sera impossible de prendre cette décision fin juin", a déclaré une source informée.
Cette même source a souligné que le vote sur ce sujet pourrait se tenir lors de la dernière session, entre le 4 et le 7 juillet, mais le plus probable est que cette question sera examinée après les vacances des parlementaires.
Mercredi, le porte-parole du président turc Ibrahim Kalin a déclaré que son pays ne céderait pas aux exigences de l'Union européenne, celle-ci ayant demandé aux autorités turques de réviser la législation antiterroristes en échange de la suppression des visas.
Selon une autre source, ce n'est pas la première fois que la Turquie fait des déclarations provocatrices. Cependant, à en juger par les négociations précédentes entre les deux parties, elles réussissent toujours à parvenir à un compromis.
La semaine dernière, la Commission européenne a proposé au Parlement européen et au Conseil de l'Union européenne de supprimer les visas avec la Turquie si Ankara exécutait le reste des critères de l'UE, concernant la suppression des visas. La liste des mesures comprend entre autres la lutte anti-corruption, les négociations sur la collaboration avec Europol, la coopération judiciaire avec tous les pays de l'Union européenne et la révision de la législation antiterroriste.
Mercredi, le porte-parole du président du Parlement européen Martin Schulz a déclaré que le Parlement européen lancerait l’étude du projet concernant le régime sans visas seulement si Ankara respectait toutes les exigences de l'UE. Cependant, le ministre turc des Affaires européennes et négociateur principal de la république de Turquie, Volkan Bozkir, a déclaré qu'il n'était pas content des résultats des négociations à Bruxelles, concernant cette question.
La libéralisation des visas pour les Turcs fait partie d'un accord conclu par Ankara et Bruxelles le 18 mars dernier pour freiner la migration vers l'Union européenne. Au total, la Turquie doit remplir 72 critères d'ici juin pour obtenir l'exemption de visas pour ses citoyens désirant voyager dans l'UE et le versement de 3 milliards d'euros. L'accord prévoit aussi la relance du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.
M.Erdogan a déjà prévenu l'Europe que si la suppression des visas n'était pas acquise, l'accord sur les migrants deviendrait caduc.