Quelles sont les perspectives de libéralisation du régime de visas entre la Turquie et l'UE? Quels sont, selon les Turcs, les principaux obstacles dans cette voie? Quelles sont les considérations qui déterminent la position des Européens? L'agence Sputnik a posé ces questions au professeur Kamer Kasım, docteur ès sciences politiques et vice-président de l'Institut des recherches stratégiques internationales (USAK).
"L'Union européenne cherche à présenter la libéralisation du régime de visas comme un privilège, alors qu'en réalité, il s'agit d'une chose à laquelle les Turcs ont parfaitement droit. La Turquie fait partie de l'Union douanière au même titre que l'UE et elle mène avec cette dernière des négociations sur l'adhésion. Ceci engage Bruxelles à abolir les visas pour les Turcs. Je vais vous expliquer pourquoi. Figurez-vous un entrepreneur turc et son collègue espagnol qui décident de vendre leurs marchandises en Pologne. Alors que l'entrepreneur espagnol n'a pas besoin de visa, son confrère turc doit remplir des formalités consulaires. Inutile de dire que cela engendre une concurrence déloyale", a déclaré M. Kasım.
Pour l'éviter, il aurait fallu depuis longtemps accorder ce droit à la Turquie. Or, Bruxelles a jusqu'à présent refusé de le faire, constate l'interlocuteur de l'agence.
M. Kasım est persuadé que certains milieux européens sont hostiles à l'adhésion de la Turque à l'UE.
"C'est là que réside le principal obstacle à l'intégration européenne de notre pays", a conclu l'analyste.