Les conditions économiques en Ukraine laissent présager une édition 2017 de l’Eurovision plutôt ascétique, a déclaré l'Estonienne Jaanika Merilo, conseillère du ministre ukrainien de l'Infrastructure, dans un entretien à la chaîne estonienne ETV+. D'après Mme Merilo, l'Ukraine ne bâtira pas de nouveaux plateaux pour le concours mais profitera des infrastructures déjà existantes, notamment des bâtiments construits pour le Championnat d'Europe de football 2012 co-organisé par la Pologne et l'Ukraine.
"Bien sûr, on peut organiser l'Eurovision comme l'avait fait l'Azerbaïdjan, en dépensant une somme considérable, environ 50 millions de dollars, mais on peut aussi faire comme l'Estonie, en dépensant 8 millions d'euros", a déclaré Mme Merilo.
"Nous pensons que rentrer dans les 10 millions est tout à fait concevable", explique-t-elle.
D'après la conseillère, "l'Eurovision est une formidable opportunité de montrer sur l'arène internationale que l'Ukraine, ce n'est pas qu'une guerre… Il y a une autre partie du pays, un état stable qui se développe et recèle un énorme potentiel touristique".
Et d'ajouter que la victoire de la chanteuse Jamala, une Tatare de Crimée, avait été politisée. Le jury et les spectateurs se sont basés sur la conjoncture actuelle en Ukraine.
Plus tôt, le ministre ukrainien de la Culture, Evgueni Nichtchouk, a assuré que Kiev n'envisageait pas de recourir à des fonds publics pour organiser l'Eurovision, soulignant qu'"il est nécessaire d'attirer des investissements occidentaux, et non des moindres, le niveau du concours étant très relevé".
Ainsi, l'ancien premier ministre Arseni Iatseniouk a souligné que l'Ukraine était "l'unique pays à combattre l'armée russe régulière". Et si le pays ne s'attend évidemment pas à ce que des militaires américains soient envoyés en Ukraine pour la défendre, elle compte sur "la présence économique de Washington dans le pays, sous forme d'investissements".