Cet habitant d'Adra, qui a requis l'anonymat, ne savait pas que les terroristes s'étaient emparés de la ville. Il a regardé par sa fenêtre et a aperçu des hommes barbus, portant des vêtements étranges.
"Ils nous ont emmenés dans la prison d'At-Tauba, à Douma (sud-ouest de la Syrie). Chaque prisonnier avait son propre numéro. Ensuite, nous avons été obligés de travailler. Nous avons fouillé des tranchées et des tunnels souterrains", a déclaré l'ex-prisonnier.
Les terroristes ont emprisonné environ 1.200 personnes, des hommes, mais aussi des femmes et des enfants. Chacun des prisonniers a été forcé de travailler: les hommes fouillaient des tranchées, les femmes cousaient des costumes et les enfants faisaient la vaisselle.
Les prisonniers n'avaient pas de moyens de subsistance et étaient exploités.
"On nous donnait à manger une fois par jour. Tout ce qu'ils nous donnaient était pourri. Ils nous donnaient tout ce qu'ils ne pouvaient pas manger eux-mêmes. Harassés de famine, on mangeait tout pour ne pas mourir", a-t-il expliqué.
Les terroristes torturaient même les femmes. D'après l'ex-prisonnier, ils emmenaient des femmes dans une chambre de tortures, d'où provenaient des cris.
"J'ai essayé de m'enfuir à maintes reprises, mais je n'y suis pas parvenu. Il y avait toujours quelque chose qui m'en empêchait. Finalement, j'ai réussi à m'échapper. J'ai rejoint les troupes gouvernementales", a conclu l'ex-prisonnier.
Les forces gouvernementales syriennes ont libéré la ville d'Adra fin mars. Des milliers de personnes se sont enfuies de la ville, mais depuis sa libération, beaucoup de gens sont rentrés.
Le 11 mai, la Grande-Bretagne, la France et l'Ukraine ont rejeté l'initiative de la Russie au sein du Conseil de sécurité de l'Onu de mettre les groupes terroristes Jaysh al-Islam et Ahrar al-Sham sur la liste noire des organisations terroristes.
La Syrie est le théâtre d'un conflit armé depuis mars 2011. Selon l'Onu, dont les dernières statistiques remontent à 18 mois faute de données, cette guerre a déjà fait plus de 250.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil.
La Russie et les États-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu en Syrie à compter du 27 février à minuit. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivent néanmoins.