Les sénateurs brésiliens ont voté hier en faveur de la suspension de la présidente Dilma Rousseff. La décision n'a toutefois pas été votée à l'unanimité, beaucoup redoutant les conséquences d'une telle décision.
Le nouveau gouvernement présidé par Michel Temer plongera de nouveau le pays dans le néolibéralisme, qui privilégie le capital au détriment de la qualité de vie du peuple, estime Vanessa Grazziotin, sénatrice du Parti communiste brésilien, dénonçant les aspirations de l'opposition de s'emparer du pouvoir.
"Ils multiplient les mensonges pour créer une illusion, disent au peuple brésilien que si la présidente part tout ira mieux, les emplois réapparaîtront, la crise prendra fin, il n'y aura plus de corruption, mais ce n'est pas le cas. Ils veulent prendre sa place pour revenir au néolibéralisme", indique-t-elle.
"Nous manifesterons notre opposition résolue pendant toute cette période qui peut durer jusqu'à six mois. La donne peut changer et la présidente Dilma reviendra au pouvoir", affirme-t-il.
Selon lui, plusieurs facteurs sont susceptibles de changer la donne avant terme: la crise internationale économique ainsi que celle qui secoue le Brésil, les succès ou les échecs du nouveau gouvernement et la réaction du peuple.
En revanche, les sénateurs qui se sont prononcés en faveur de l'ouverture du procès en destitution de la dirigeante brésilienne placent leurs espoirs dans le gouvernement de Temer et estiment que durant cette étape compliquée, celui-ci devra faire preuve d'une grande responsabilité.
Par 55 voix contre 22 le Sénat a voté pour l'ouverture du procès en destitution de la présidente Dilma Rousseff. En vertu de la loi, une simple majorité de 41 voix était suffisante pour sa suspension. Les débats au Sénat ont duré environ 20 heures. Il a été annoncé que la présidente avait ordonné de transporter ses effets personnels du palais présidentiel Planalto dans sa résidence privée sans attendre les résultats du vote.