Le Brésil dans l’incertitude après la suspension de Dilma Rousseff

© AFP 2024 Evaristo SaDilma Rousseff
Dilma Rousseff - Sputnik Afrique
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Le vote concernant la suspension de Dilma Rousseff a divisé le sénat brésilien en deux camps: les uns appréhendent le retour du néolibéralisme qui risque d’accentuer les inégalités, les autres plaçant leurs espoirs dans le nouveau gouvernement.

Les sénateurs brésiliens ont voté hier en faveur de la suspension de la présidente Dilma Rousseff. La décision n'a toutefois pas été votée à l'unanimité, beaucoup redoutant les conséquences d'une telle décision.

Le nouveau gouvernement présidé par Michel Temer plongera de nouveau le pays dans le néolibéralisme, qui privilégie le capital au détriment de la qualité de vie du peuple, estime Vanessa Grazziotin, sénatrice du Parti communiste brésilien, dénonçant les aspirations de l'opposition de s'emparer du pouvoir.

"Ils multiplient les mensonges pour créer une illusion, disent au peuple brésilien que si la présidente part tout ira mieux, les emplois réapparaîtront, la crise prendra fin, il n'y aura plus de corruption, mais ce n'est pas le cas. Ils veulent prendre sa place pour revenir au néolibéralisme", indique-t-elle.

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Dilma Rousseff est écartée du pouvoir durant une période de six mois maximum, le temps de son procès en destitution. L'issue doit être connue en septembre. Or, les résultats du vote ne signifient pas que Mme Rousseff ne pourra plus revenir à son poste, fait remarquer Humberto Costa, chef du Parti des travailleurs, auquel appartient la présidente.

"Nous manifesterons notre opposition résolue pendant toute cette période qui peut durer jusqu'à six mois. La donne peut changer et la présidente Dilma reviendra au pouvoir", affirme-t-il.

Selon lui, plusieurs facteurs sont susceptibles de changer la donne avant terme: la crise internationale économique ainsi que celle qui secoue le Brésil, les succès ou les échecs du nouveau gouvernement et la réaction du peuple.

En revanche, les sénateurs qui se sont prononcés en faveur de l'ouverture du procès en destitution de la dirigeante brésilienne placent leurs espoirs dans le gouvernement de Temer et estiment que durant cette étape compliquée, celui-ci devra faire preuve d'une grande responsabilité.

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"Le président de la République qui prend les rênes du pouvoir dans ce moment délicat de notre politique nationale, devra assumer la responsabilité de son devoir, réduire les dépenses, les avantages, réduire le nombre de ministères et leurs effectifs. Il doit comprendre que ses propositions au parlement doivent être basées sur l'ordre du jour du peuple sorti dans les rues", indique Ronaldo Caiado, membre du Parti démocrate.

Par 55 voix contre 22 le Sénat a voté pour l'ouverture du procès en destitution de la présidente Dilma Rousseff. En vertu de la loi, une simple majorité de 41 voix était suffisante pour sa suspension. Les débats au Sénat ont duré environ 20 heures. Il a été annoncé que la présidente avait ordonné de transporter ses effets personnels du palais présidentiel Planalto dans sa résidence privée sans attendre les résultats du vote.

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