Dans ce document, le DFID reconnaît que le "risque le plus grave" de ses programmes, dans ce pays déchiré par la guerre, est "le détournement de l'aide humanitaire à grande échelle, notamment à des fins de terrorisme".
Et les autorités britanniques ont également admis qu’une partie de l’aide pourrait avoir été détournée par des djihadistes, rapporte le journal britannique Daily Mail.
Ce fait embarrassant n’est pas passé inaperçu. Le député Andrew Bridgen s’est exprimé à cet égard samedi soir: "Le public britannique serait horrifié d'apprendre que leur aide généreuse est tombée entre les mains de partisans des attentats-suicides, l’Etat islamique".
Sous la rubrique "Évaluation des risques financiers et fraude", le rapport du DFID indique que la livraison de l’aide humanitaire "présente un risque de détournement de l’aide par des groupes armés et terroristes, y compris par l’EI".
Dans une analyse des 33,5 millions d’euros que le Royaume-Uni a dépensé pour soutenir un projet géré par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le DFID a déclaré: "Tenant compte de l’échelle du programme et d’une situation de conflit volatile, un risque élevé de corruption et de fraude est inévitable".
Ce n'est pas la première fois que le DFID admette que l'aide étrangère soit tombée entre les mains des terroristes. En 2013, le département avait reconnu qu’Al-Shabaab, branche somalienne d'al-Qaïda, avait obtenu de l'aide et des équipements valant près de 633.000 euros financés par les contribuables britanniques.