Compte tenu de l'ancienneté du litige territorial entre la Russie et le Japon autour des îles Kouriles et de l'intransigeance de la position des parties, il est peu probable que la prochaine réunion débouche sur une quelconque solution mutuellement acceptable. Toutefois, en lui-même le dialogue permettra de renforcer la coopération bilatérale et même d'affecter la situation sécuritaire dans la région, considère l'analyste politique Anthony V. Rinna dans une tribune pour le National Interest.
Certes, Moscou dispose moins de moyens d'influence sur Pyongyang que par exemple Pékin. Mais ce rapprochement peut tout de même s'avérer profitable: il permettra de changer la vision traditionnelle sur la situation dans la région qui paraît à ce jour comme un champ de rivalité entre deux camps isolés.
Il est fort probable que le rapprochement entre Moscou et Tokyo déplaise à Washington. Principal partenaire occidental du Japon, l'Etat américain n'a certainement aucune intention de céder ses positions en Asie de l'est. Or, ces derniers temps le Japon a démontré qu'il était prêt à prendre ses décisions relatives à la Russie de façon autonome et sans prendre en compte les vœux de Washington.
Le litige territorial portant sur quatre îles qui font partie des Kouriles du sud (Itouroup, Kounachir, Shikotan et Habomai) envenime les relations russo-japonaises depuis plusieurs décennies. Il empêche à Moscou et Tokyo, qui restent formellement en guerre depuis la Seconde Guerre mondiale, de signer un traité de paix.
Les îles en question ont été rattachées à l'Union soviétique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et héritées par la Russie après la chute de l'URSS. Tokyo revendique ces îles en évoquant le traité bilatéral sur le commerce et les frontières de 1855 qui reconnaît la souveraineté japonaise sur ces territoires. Moscou souligne pour sa part que sa souveraineté sur les Kouriles est irrévocable et propose au Japon de renoncer à ses revendications et de développer la région de concert avec la Russie.