Le cas de Bruno Le Maire, candidat aux primaires du parti Les Républicains pour les élections présidentielles, est pour le moins intéressant. Il n'est point gagnant, classé parmi les plus faibles candidats au sein du parti, il n'a pas la couverture télévisée et radio de Sarkozy ou Fillon… Et dans le même temps, il est très apprécié sur les réseaux sociaux, dont il est un utilisateur actif, ayant plus de Likes sur Facebook que Copé et que NKM. Magie?
Oui, magie de communication. Instagram, Twitter, Facebook sont fréquemment utilisés à toutes les sauces pour former et polir l'image du candidat, mais Le Maire est allé plus loin. M. Samuel Lafont, community manager région Ile de France, explique techniquement en quoi le cas de M. Le Maire est révélateur dans un entretien accordé à Sputnik.
"L'idée de M. Le Maire c'est de mettre en avant tout ce qui est échangé, il essaie de multiplier les réponses aux personnes, que cela soit sur Facebook, Twitter ou différents outils, il s'organise également sur Snapchat", explique M. Samuel Lafont.
La particularité de sa campagne donc consiste à dire "on va vous répondre". Ainsi, l'effet Facebook devient essentiel dans la campagne politique, remplaçant les médias dits traditionnels tels que la radio, la télé ou les journaux.
"Quand on regarde Facebook, on croit que Facebook est vieux, alors que c'est un outil très puissant pour toucher une masse de personnes, alors que Twitter touche les journalistes et atterrit dans la presse", poursuit l'interlocuteur de Sputnik. "Vous avez des mouvements qui commencent sur Facebook. J'avais été rajouté comme communiquant chez Contribuables Associés, on a fait des campagnes de presse rien qu'avec Facebook, sans envoyer un seul communiqué de presse".
Ce qui veut dire que l'utilisation des réseaux sociaux révolutionne la logistique et l'organisation des campagnes.
De plus, dans la réorganisation des staffs, on peut faire de très gros coups, avec peu de moyens, ajoute M. Samuel Lafont. On peut parler de campagne qui coûte zéro euro: une bonne vidéo filmée au bon endroit, bien mise en forme, publiée au bon horaire, relayée sur une page Facebook et sur Twitter, dans le bon jour de la semaine, ça peut avoir un impact important en communication, plus que des tonnes de meetings. Donc, on peut penser que le budget va diminuer.
Twitter, Facebook, etc… donnent ainsi leur chance aux petits candidats durant les élections.
Choisir un thème, taper dessus, ne pas faire de discours trop vagues. Un thème précis, une vidéo courte, des Gifs, des images qui résument bien votre pensée, qui sont envoyés au bon moment, un petit candidat peut toucher une large audience.
C'est ainsi qu'un petit candidat peut toucher une large audience, sans même sortir de la maison mais mettant un peu de cœur et d'imagination dans cette campagne en ligne, conclut M. Samuel Lafont.