L'Autriche peut désormais décréter l'"état d'urgence migratoire", soit fermer ses frontières aux réfugiés sans même leur laisser la possibilité de formuler une demande d'asile.
L'état d'urgence est défini par les autorités autrichiennes comme l'existence d'une menace à l'ordre public et à la sécurité interne. "L'état d'urgence peut être décrété pour une durée de six mois et ensuite prorogé jusqu'à deux ans".
Au parlement, le projet de loi a été soutenu par les deux partis de la coalition au pouvoir, le Parti social-démocrate (SPÖ) et le Parti populaire (ÖVP). Le seul parti d'opposition ayant appuyé l'initiative est la Team Stronach, tous les autres mouvements ayant condamné la mesure.
La réaction des Nations unies n'a pas tardé à arriver. Le Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) a immédiatement déclaré qu'en cas de proclamation de l'état d'urgence "les demandeurs d'asile, même venant de région en guerre, n'auront plus la possibilité de bénéficier de l'asile en Autriche".
Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a de son côté exprimé sa "préoccupation" "par le fait que les pays européens adoptent aujourd'hui des politiques de plus en plus restrictives concernant l'immigration et les réfugiés".
Et d'ajouter que ceci était contraire aux obligations des Etats envers "le droit international, le droit humanitaire et le droit européen".
Le ministre autrichien de l'Intérieur, Wolfgang Sobotka, a pour sa part indiqué que le pays ne pouvait pas "accueillir toute la misère du monde" et a pointé que de telles mesures étaient dictées par le non accomplissement par d'autres pays du travail en matière de contrôles des migrants.