Ils ont ainsi relié l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord avant même que les deux continents ne soient réunis par un isthme, selon un article de chercheurs américains paru dans le magazine Nature cité par Reuters.
C'est grâce à une analyse structurelle de sept petites dents découvertes pendant les travaux d'élargissement du canal de Panama que cette conclusion a pu être atteinte. Les dents, dont la plus longue mesure 5 mm, appartenaient selon les scientifiques au singe sud-américain Panamacebus Transitus, une espèce de primates inconnus auparavant. L'Amérique du Sud était à l'époque isolée des autres continents et habitée par différents mammifères. D'après leur forme et une analyse osseuse, les dents ont révélé que les Panamacebus se nourrissaient de fruits dans les forêts tropicales. A partir de là les chercheurs ont conclu, que les singes étaient arrivés sur le continent nord-américain bien avant ce qu'on pensait.
Jonathan Bloch, responsable du service de paléontologie au musée d'histoire naturelle de l'université de Floride, a déclaré que parcourir une telle distance à la nage relevait de l'exploit pour un singe. "Il est plus probable qu'ils se soient déplacés involontairement sur des débris de bois dans l'eau", indique l'expert.
Ces singes sont ainsi les seuls mammifères ayant réussi à traverser l'océan en partant d'Amérique du Sud pour arriver jusqu'aux côtes du Panama actuel. Avant cette découverte, on estimait que les paresseux terrestres géants (ou "paresseux de Jefferson) avaient réussi à arriver en Amérique du Nord il y a près de 9 millions d'années. L'isthme de Panama s'est formé il y a près de 3,5 millions d'années, ce qui a permis aux animaux de commencer une migration massive vers l'Amérique du Nord.