"L'autisme est une maladie difficile à étudier en laboratoire, d'autant plus que nous manquons de cobayes pour venir à bout de nos recherches. Du reste, nous ne saurions pas dire exactement à quoi ressemble une souris ou un rat atteints d'autisme. C'est pour cela qu'il s'avère parfois trop difficile de repérer des signes de comportement asocial chez les animaux, notamment chez les rongeurs", a expliqué le chercheur de l'Université du Mississippi, Eric Vallender.
Cependant, un groupe de chercheurs chinois, sous la houlette de Zhen Liu (Université de Shanghai), est parvenu à résoudre ce problème de taille. Ainsi, les biologistes ont créé une nouvelle race de singes (Macaca fascicularis) dont le génome possède entre autres des fragments supplémentaires du gène MECP2, responsable du développement de la maladie au cours de la période prénatale, rapporte la revue Nature.
Les recherches, ajoutent-ils, ont déjà porté leurs premiers fruits. Aussi, tous les singes génétiquement modifiés montrent les signes d'un comportement autistique. Ils communiquent moins avec leurs congénères, feignent de ne pas les apercevoir et manifestent les déviances comportementales propres aux gens atteints de ce syndrome.
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— Pascal Bernheim (@pascalbernheim) 26 Janvier 2016
À titre d'exemple, ces singes se mettent sans raison apparente à tourner en rond sans s'apercevoir de leurs congénères. Au cas où ces derniers leur barreraient le chemin, ils sautent par-dessus eux sans autre forme de procès. Détail important: une telle conduite est plus typique des mâles que des femelles, ce qui coïncide dans l'ensemble avec la répartition de la maladie dans la société moderne.
Dans le cadre de recherches à venir, les biologistes envisagent d'étudier le mécanisme de déclenchement de l'autisme et de mettre au point les premiers médicaments susceptibles d'y remédier.