Bientôt la fin des moteurs diesel en Europe?

© REUTERS / Paulo WhitakerThe Volkswagen logo is seen on a Kombi minibus during a Kombi fan club meeting in Sao Bernardo do Campo, Brazil
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L'UE compte pousser les Européens à rouler électrique. Cette initiative menace l'industrie automobile actuelle et risque de créer de nouvelles dépendances économiques.

Tout le secteur est en ébullition depuis le scandale des faux compteurs de CO2 installés sur les voitures de la marque Volkswagen. La réduction des émissions de dioxyde de carbone est d'ailleurs aujourd'hui l'obsession de nombreux pays. Ce scandale n'avait pas seulement affecté Volkswagen: il avait porté un coup à la confiance accordée à l'industrie automobile en général. Dans ce contexte, combien de temps roulera-t-on encore au diesel? Le Diesel Gate sera-t-il le début de la fin pour tous les moteurs à combustion interne?

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La sécurité écologique est aujourd'hui un moyen de pression efficace: en maniant certaines théories convaincantes, les environnementalistes arrivent souvent à forcer les hommes politiques à changer le cours du développement et à établir de nouvelles priorités.

Même si cette question préoccupe surtout les écologistes et les autorités — les citoyens ordinaires pensent plutôt à leur portefeuille et l'entretien de leur voiture est plus important à leurs yeux que son impact pour l'environnement —, les représentants politiques sont bien décidés à garantir un environnement propre à tout prix. Même si l'abandon du moteur à combustion interne n'est pas une fin en soi, les mesures que l'UE compte adopter pour réduire les émissions conduiront inévitablement à la mort des moteurs diesel et essence, forçant les Européens à changer de type de voiture. Les producteurs automobiles investiront beaucoup d'argent pour développer des moteurs plus écologiques et c'est précisément ce que craignent les compagnies du secteur: l'introduction de nouvelles exigences pourrait faire augmenter le coût des systèmes de traitement des émissions, le faisant même dépasser celui de la fabrication du moteur-même. En suivant la logique, le prix d'achat de la voiture grimperait lui aussi et on pourrait assister à une baisse de la demande en voitures diesel et essence, puis à une crise de production et au passage aux voitures électriques. Cette stratégie pourrait s'avérer bénéfique pour les pays importateurs de pétrole, qui pourraient se débarrasser de l'emprise des exportateurs principaux. Les USA seraient sans doute en mesure de s'approvisionner en électricité nécessaire, mais quid de l'UE?

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Les initiatives écologiques sont parfois des armes très efficaces dans la lutte entre les différents acteurs économiques globaux. Ces "bâtons écologiques" constituent le moyen le plus humain et le plus avantageux de gagner la guerre des marchés. Comme par hasard, en septembre 2015 — c'est-à-dire à l'époque des révélations autour des falsifications de Volkswagen — l'Europe a vu s'ouvrir sur son territoire la première usine de voitures électriques américaines de marque Tesla. Bien que les entreprises européennes tentent également de progresser dans le domaine en présentant leurs propres automobiles électriques — ou au moins hybrides — Tesla reste toujours le leader mondial du secteur. Le nombre de pré-commandes de la nouvelle Model 3 dépasse déjà les 100 000 unités. Qui plus est, la société américaine n'a pas recours à des concessionnaires et commercialise elle-même ses voitures, ce qui prive les pays des revenus de vente. En parallèle, l'Europe diesel plonge: les investissements dans ce secteur deviennent de moins en moins lucratifs et pendant que les Européens, encore en phase d'apprentissage du transport écologique, tentent de perfectionner le moteur à combustion interne, le producteur américain attire des clients du monde entier. Cela ne tire pas un trait sur les marques européennes, mais les rend sans doute moins performantes que leurs homologues américaines.

Il est encore trop tôt pour crier à l'échec de l'UE, mais on peut déjà dire que ses pays membres ont mené le secteur automobile dans l'impasse. L'UE est aujourd'hui prête à renoncer à ses habitudes pour des nouveautés peu fiables, et les autorités ont fait de l'écologie une idée fixe sans vraiment se soucier des producteurs. Le durcissement futur des normes d'émissions risque de rendre les automobiles classiques tellement peu accessibles que les Européens seront forcés d'acheter des voitures électriques. Les producteurs américains seront alors ravis de reprendre l'initiative.

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