Les Syriens, au moins ceux qui vivent sur les territoires contrôlés par Damas, semblent être contents du soutien fourni par la Russie. Telle est l'impression qu'a Jiri Just, journaliste tchèque chez Aktualne.cz.
"Je ne parle pas arabe, donc je ne pouvais observer que leurs émotions. Je pense qu'ils sont contents que la Russie ait rejoint le conflit. Plus précisément, ceux qui vivent sur les territoires contrôlés par le gouvernement syrien sont contents. Il est possible qu'ils voient en la Russie l'espoir que la guerre prendra bientôt fin", indique-t-il.
En évoquant ses impressions sur la visite, le journaliste a avoué avoir été surpris par les oppositions frappantes qu'il a observées.
"Par exemple dans la ville portuaire de Lattaquié, non loin de la base militaire russe, on peut ne même pas remarquer que le pays est en proie à la guerre. Les rayons des magasins ne sont pas vides, les cafés sont bien remplis. Mais à quelques kilomètres de là, le pain acheminé par l'armée russe est déjà une joie. Ils n'ont pratiquement rien. Que des ruines de leurs maisons", explique-t-il.
"C'est incroyable et difficile à imaginer. Deux mondes diamétralement différents existent dans un seul et même pays", poursuit le journaliste.
"En trois jours, nous avons visité Palmyre et Al-Qaryatayn qui vient d'être libérée et se trouve au milieu du désert syrien. Et nous avons été témoins de la signature d'une trêve entre le gouvernement et une ville rebelle", confie-t-il.
Quoique les autorités locales disent que Palmyre n'a été détruite qu'à 20%, la vue de la cité antique n'inspire pas l'enthousiasme.
"Il ne reste que la colonnade et le théâtre romain. Le reste est soit endommagé, soit détruit. Le grand arc de triomphe a été réduit en poussière", se désole-t-il.
La ville d'Al-Qaryatayn rappelle une ville fantôme, selon Jiri Just. "Aucun immeuble n'est resté indemne. La périphérie de la ville abritait un monastère médiéval, les terroristes l'ont fait sauter. A côté, il y avait une école. Ils l'ont détruite au bulldozer", raconte-t-il.
"Je ne comprends pas la logique des islamistes. Ils auraient pu faire tout ce qu'ils veulent avec cette école, en faire un dépôt de munitions, une madrasa, tout ce qu'ils veulent! Si les extrémistes de Daech s'étaient emparés du pouvoir, ils auraient dû investir dans la reconstruction. Alors pourquoi détruire aujourd'hui, ce que tu devras reconstruire demain?", s'interroge le journaliste.