C'est tellement beau que l'on croirait la théorie tout droit sortie d'un film de James Bond. Dans l'affait du crash de l'avion de Lech Kaczynski, Premier ministre polonais en 2010, La Main du Kremlin aurait usé d'un brouillard artificiel et d'un bouleau. Rien à ajouter! #Complotisme
Le bouleau blindé
Le 10 avril 2010, l'avion Tu-154 avec le président Lech Kaczynski à bord s'est écrasé à Smolensk causant la mort des 96 passagers. Bien que le communiqué officiel du gouvernement polonais signale qu'en atterrissant l'avion a touché un haut arbre avec son aile, en 2013 une équipe de chercheurs, non satisfaits par cette version banale, ont avancé leur propre théorie. Le professeur de l'Université de Géorgie Kris Cieszewski a déclaré que le bouleau en question avait été cassé exprès et d'avance, pour enduire en erreur les enquêteurs. En conséquence, le bouleau a été baptisé "blindé".
D'ailleurs, à en juger par l'enregistrement des boîtes noires, l'avion n'était pas défectueux et fonctionnait très bien au moment du crash, autrement il aurait fait des sons comme "piu, piu, piu, phiuuuu", si l'on cite M. Cieszewski.
Argument de poids, quoi dire…
La théorie d'une explosion de saucisses
Une autre théorie dit que l'explosion avait eu lieu à l'intérieur de l'avion dont attestent… les saucisses cuites! Non-non, retenez vos rires, la théorie existe et repose sur une explication scientifique avancée par le chercheur polonais Andrzej Ciolkovski en 2013. Selon lui, les endommagements de la coque de l'avion pouvaient provenir exclusivement d'une explosion à l'intérieur de l'avion.
Mais qu'est-ce que ça a à voir avec les saucisses?
"Nous observons la même chose lorsqu'on cuit des saucisses pour le petit déjeuner", a expliqué M. Ciolkovski, cité par Gazeta Wyborcza, et a montré des photos représentant des produits de boucherie pour appuyer ses dires.
Avion = canette de Red Bull?
Un autre professeur, Jan Obrebski, a essayé d'illustrer le crash à l'aide de canettes de la boisson énergisante Red Bull. Selon lui, l'avion en chute se conduit comme une canette avec des parois fines frappées par un marteau.
De cette manière, M. Obrebski voulait prouver que l'avion ne serait jamais disloqué en morceaux, mais aurait plutôt ressemblé à une canette froissée.
Le brouillard artificiel
L'avocat Marcin Dubieniecki, mari de Maria Kaczyńska (fille du président polonais), a de son côté affirmé qu'il n'existait "aucune preuve fiable du fait que le brouillard sur place au moment de l'accident ait été naturel et pas diffusé par les Russes", lit-on dans le journal Wirtualna Polska.
La théorie du brouillard artificiellement diffusé avait déjà vu le jour en 2010 lorsque la Pologne essayait d'élucider s'il était possible de créer un brouillard artificiel de manière générale.
La thèse de l'attentat
En mars 2016, le ministre polonais de la Défense Antoni Macierewicz a déclaré que la Pologne avait été victime du terrorisme et a explicitement qualifié la catastrophe de Smolensk d'attentat.
Plusieurs responsables de l'opposition ont aussitôt réagi, jugeant extrêmement graves les accusations du ministre à l'égard de Moscou et rappelant qu'aucune preuve pour appuyer la thèse de l'attentat n'avait été trouvée depuis le drame.
De son côté, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a réagi sans manifester d'émotion. "Ce genre de déclaration peut être qualifiée de non fondée, biaisée et n'ayant rien à voir avec les circonstances réelles de cet accident d'avion", a-t-il expliqué.
Début 2011, le Comité interétatique de l'aviation a rendu public un rapport sur les causes du crash qui a coûté la vie à 96 personnes. L'épouse du chef de l'Etat ainsi que des représentants du gouvernement polonais se trouvaient également à bord. Ils revenaient de la commémoration du massacre d'officiers polonais à Katyn en 1940. Selon ce rapport, l'avion s'est écrasé à cause de la décision de l'équipage de ne pas se diriger vers l'aéroport de secours, décision imputée à des lacunes dans la formation de l'équipage.
Mais les théories du complot ont survécu à toutes les déclarations officielles et ont été largement utilisées en tant que moyens de pression par Varsovie.