Crash de l'avion de Lech Kaczynski: nouveaux détails

© Sputnik . Oleg Mineev  / Accéder à la base multimédiaОбломки польского правительственного самолета Ту-154 на охраняемой площадке аэродрома в Смоленске
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Il y a cinq ans jour pour jour, l’avion Tu-154M du président polonais Lech Kaczynski s'écrasait près de Smolensk à l’approche de l'aérodrome Severny, écrit vendredi 10avril le quotidien Novye Izvestia.

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En prévision de cette date, les médias polonais ont dévoilé le décryptage des enregistrements de la cabine des pilotes. Cette publication a une nouvelle fois soulevé les passions politiques autour de cette catastrophe.

A première vue, cela fait longtemps que cette affaire a été tirée au clair. Début 2011, le Comité interétatique d'aviation a rendu public un rapport sur les causes du crash qui a coûté la vie de 96 personnes. L'épouse du chef de l'Etat ainsi que des représentants du gouvernement polonais se trouvaient également à bord. Ils revenaient de la commémoration du massacre d'officiers polonais à Katyn en 1940. Selon ce rapport, l'avion s'est écrasé à cause de la décision de l'équipage de ne pas se diriger vers l'aérodrome de secours, et les causes systémiques étaient des lacunes dans la formation de l'équipage.

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Mais la Pologne a longtemps contesté ces conclusions. La présence de personnes non autorisées dans la cabine des pilotes a certes été reconnue par la commission gouvernementale de l'ex-ministre de l'Intérieur Jerzy Miller, mais les Polonais la qualifiaient de pression indirecte dans la dernière phase du vol. Toutefois, comme l'explique le chef de la commission technique du MAK Alexeï Morozov: "Dans le rapport du MAK ces choses sont appelées par leur nom".

Et voici que mardi dernier, la radio polonaise RFM FM a rendu public le nouveau décryptage des enregistrements dans la cabine des pilotes. Il indique que les conclusions des experts du MAK étaient parfaitement correctes: des personnes non autorisées se trouvaient dans la cabine de pilotage immédiatement avant la catastrophe et insistaient, en dépit des conditions météo extrêmement défavorables, sur un atterrissage à tout prix. Le chef de l'armée de l'air polonaise Andrzej Blasik se trouvait dans la cabine jusqu'à la dernière seconde. Le chef du protocole du ministère polonais des Affaires étrangères Mariusz Kazana y était également entré à plusieurs reprises.

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D'après les enregistrements, à une demi-heure de la catastrophe, une personne se trouvant dans la cabine de pilotage proposait à son interlocuteur de la bière. Pendant les 20 minutes précédant le crash, l'enregistreur a fixé sept appels à se calmer "Chute! Silence!". Et l'un des pilotes a même demandé aux visiteurs de le laisser tranquille. Quand 15 minutes avant la chute de l'appareil, le pilote a proposé de se diriger vers l'aérodrome de secours, le général Blasik a lancé: "On essayera de se poser ici — tant qu'on n'y arrivera pas!".

Le frère du président défunt, Jaroslaw Kaczynski, a fait plusieurs déclarations pour qualifier la catastrophe d'"attentat" et d'"assassinat politique". Toutefois, selon un sondage réalisé à la demande du quotidien Gazeta Wyborcza, seulement 22% des Polonais croient à la version de l'assassinat. De toute évidence, c'est à eux que s'adresse un livre qui paraîtra en Pologne en mai, écrit par le journaliste allemand controversé Jürgen Roth Verschlussakte S: Smolensk, MH17 und Putins Krieg in der Ukraine (Documents confidentiels S: Smolensk, MH17 et la guerre de Poutine en Ukraine).

37% des Polonais pensent que le crash est dû à la pression sur les pilotes, qui ont été contraints à poser l'appareil malgré des conditions météo défavorables. 34% des Polonais interrogés estiment que l'avion s'est écrasé par la faute des pilotes, rendus responsables des erreurs commises, et encore 29% pensent que la cause de la catastrophe est le désordre général qui règne dans l'aviation polonaise.

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